RÊVES DE JEUNESSE: une peinture singulière de la jeunesse perdue d'aujourd'hui
Alain Raoust. est un cinéaste discret, auteur de deux films en vingt ans, La Cage et L’Été indien, deux films dans lequel il dévoilait un univers assez proche d'un Alain Guiraudie , un univers engagé et loin du parisianisme qu'on peut reprocher à certains films français avec ces deux longs métrages films à la fois sorti de manière confidentielle et pourtant bien saluée par la critique parisienne.
Il y a de fortes chances pour qu'il en soit de même avec ce Rêves de jeunesse, qui sort ce 31 juillet en salles, après avoir fait l'ouverture de la sélection de l'ACID lors du dernier festival de Cannes.
Avec ce récit initiatique et poétique sur la France contemporaine., on y suit Salomé revenue en plein été au village de son enfance pour y gèrer la déchetterie, et qui va être confrontée à ses fantômes, ses amours de jeunesse et ses combats oubliés.
Elle s’installe dans la loge qui jouxte les trois bennes : une bleue, une blanche, une rouge. et sa tranquilité va vite être perturbée par l'arrivée d' une fille très enervée une certaine . Jessica (Estelle Meyer) participante à la dérive d'une émission de télé-réalité sans conséquence.
Le décor choisi par le cinéaste, cette déchetterie, symbole de la France d'aujourd'hui - avec ses trois contenairs bleus, blancs rouges montre bien la portée politique du film de Raoust et donne en même temps une ambiance de western à cette chronique désenchantée d'une jeunesse écorchée
Il y sera question de .fin des utopies, de jeunesse perdue, de meutre dans une ZAD ( on pense à Rémi Fraisse, de téléréalité ( à travers l'apparition du personnage de Jessica dont l’exubérance tranche avec la retenue de Salomé
Alain Raoust filme avec délicatesse, cette jeunesse en transit, une jeunesse souvent en colère à la façon d’une pièce de théâtre intemporel, dont le huis clos pourtant en extérieur entre ces rares personnages peut être parfois perturbé par des situations incongrues et qui fonctionnent pas mal ( ce suicide raté d’un cycliste incarné par le trop rare Jacques Bonnaffé).
Si ce Rêves de jeunesse réussit à retranscrire a avec acuité les ressentis de la jeunesse moderne, et leurs nouvelles luttes Alain Raoust aime les ruptures de ton et de rythme et son Rêves de jeunesse perd parfois un peu le spectateur , et les décalages dans la mise en scène accroissent un peu trop un réalisme poétique qui entrave parfois la portée émotionnelle du récit et donne un coté trop démonstratif à certaines situations et les personnages, parfois un peu .désincarnés.
Mais Rêves de jeunesse possède au moins un très bel atout: son actrice principale Salomé Richard , vue dans le très bon Baden Baden, et ici très a l’aise dans son rôle d'une jeune femme en colère mais qui la garde pour elle, jusqu'à l'irruption finale
Rêves de jeunesse - Film annonce from Shellac films on Vimeo.