Mercredi BD « Le travail m'a tué »: l'entreprise briseuse de rêves
Voici pour ce mercredi BD, une excellente bande dessinée, pas forcément très gaie mais de salubrité publique, qui renvoie aux suicides des salariés de Renault ou de France Télécom.
Cet album reprend des éléments du livre Travailler à en mourir : Quand le monde de l'entreprise mène au suicide de Paul Moreira et d'Hubert Prolongeau, ce dernier étant coscénariste de la BD.
Inspiré de faits réels, « Le travail m'a tué » décrit avec minutie et finesse l'engrenage qui va conduire un cadre modèle au suicide et dresser un constat dur mais lucide de l'évolution du monde du travail. Cette douloureuse immersion dans ce que le management moderne a fait au monde de l'entreprise est assez terrifiante,
L'histoire raconte la destinée d'un jeune fils d'ouvriers immigrés espagnols, qui va rentrer dans la boite de ses rêves, grande pape de l'industrie automobole .
Trente ans plus tard, la boite de ses rêves l'a compressé, et usé jusqu'à la corde. Les méthodes de management sans logique les objectifs individuels toujours en hausse, mais aussi l'envie de toujours prouver de quoi il est capable, vont conduire Carlos à la plus dramatique des décisions ( c'est le tout début de l'album on spoile pas) , à savoir sauter dans le vide dans le lieu de travail et se tuer .
« Le travail m'a tué », de Mardon, Prolongeau et Delalande. Ed. Futuropolis. 120 pages. 19€.