Nouveauté poche : Les mafieuses , un polar féministe et délicieusement moraliste
« Avec sa famille, Dina avait appris que même l’acte le plus crapuleux pouvait être considéré sous un angle positif et qu’il y avait toujours un moyen de continuer à se regarder dans une glace. C’est pour cela qu’on ne viendrait jamais à bout de la mafia. Même s’ils assassinaient, détournaient les fonds publics et pillaient des ressources naturelles, ces gens arrivaient à se persuader qu’ils faisaient œuvre de charité publique. »
Leone Acampora, est en train de mourir dans une clinique de Grenoble, une attaque d’Alzheimer, il a eu de la chance, c’est rare un vieux mafioso qui meurt dans son lit.
Il a eu aussi une sacrée belle vie Acampora, craint et respecté dans toute la ville et au delà, deux filles épatantes, Alessia qui a repris avec succès les affaires familiales, Dina qui rachète les péchés de tout ce petit monde en travaillant dans l’humanitaire.
Il avait aussi une femme formidable, tellement formidable d’ailleurs que Leone, décidément encore très amoureux et ne supportant pas d’en être séparé, a engagé un tueur à gages pour que sa chère et tendre le rejoigne au paradis.
Bon d’accord, Michelle Acampora a un peu trompé Leone avec Bernard son meilleur ami, mais Alessia et Dina sont d’accord avec leur mère, il y a prescription et quelques petits coups vite fait ne méritent pas une balle dans la tête.
Pas de temps à perdre il faut sauver maman et remettre de l’ordre dans les bas-fonds de cette bonne ville de Grenoble. Scorcese et Coppola ont quittés l’Hudson et viennent prendre l’air au bord de l’Isère.
C’est court et enlevé, comme savait le faire aussi en son temps Charles Exbrayat, pilier des éditions du Masque.
Pascale Dietrich écrit vif et drôle.
C'est une romancière moderne et discrètement féministe, ne lui dites pas que je l’ai trouvée aussi délicieusement moraliste.
Les mafieuses, Pascale Dietrich, J'ai Lu ( parution le 4 mars 2020)
A noter que "les mafieuses" fait partie de la sélection du prix des lecteurs Quais du Polar/