Voix sans issue, Marlène Tissot une belle plume pour dire l'offense des corps
" Je n'ai jamais eu envie de punir papa. Juste envie de le tuer."
Mary, violée enfant par son père dans le silence maternel, s’est libérée de cet enfer en coupant le contact avec ses parents. Devenue coiffeuse, elle suit une thérapie pour se réparer de son passé et faire disparaître les voix qui l’habitent encore.
Franck, gardien de nuit solitaire et renfermé, a vécu une adolescence traumatisée sous la domination d’une mère seule et violente. Il a perdu toute confiance en lui et en autrui, jusqu’à sa rencontre avec Mary. La rencontre de Mary et Franck provoque une rupture, un ailleurs, une promesse, peut etre .
Dans le roman de Marlène Tissot, les mères ne sont pas exempts de défauts (silencieuses, complices, folles), les pères encore moins (incestueux, absents). Leurs enfants Marianne devenue Mary et Franck grandissent, s'enfuient dès qu'ils le peuvent et vivotent tels ces êtres fracassés et broyés.
Ces deux anti héros sont ces voix sans issue de cette belle voix fémininine ( Marlène Tissot est surtout connue en tant que poétesse) pour dire l'offense des corps .
'Parfois, je dois me faire violence pour sortir le nez de mon livre et rejoindre les allées de gravier. Il s'y passe rarement grand chose alors que dans les livres c'est un univers sans cesse renouvelé."
Dans ce roman réaliste et poétique, sur le sexisme, la violence mais la survenance de l'amour envers et contre tout, Marlène Tissot , pour son premier roman au Diable Vauvert, embrasse la question de la résilience avec cette dose réaliste de fragilité de glauque et de malchance.
Voix sans issue, Marlène Tissot , Au Diable Vauvert, le 11 mai ( report de la parution suite à la crise du Covid 19)