VOD : MONOS :la belle allégorie d'Alejandro Landes sur les enfants soldats
Dans "Sa majesté des Mouches"- que ce soit le roman de William Golding ou bien son adaptation cinéma par Peter Brook- des enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes sur une île déserte.
Pleins de bonne intention, ils vont organiser la vie en communauté sur l'île, et chaque enfant se voit attitré d'une tâche avant que les rancoeurs et jalousie viennent s'en méler .
Une version Robinson Crusoé gratinée de cruauté enfantine à laquelle on pense forcément en voyant "Monos" le second long-métrage de fiction du colombiano-équatorien Alejandro Landes, qui avait embarqué la Berlinale l'an passé avant de sortir en salles chez nous la semaine juste avant le confinement
La question des enfants soldats y est en effet abordée sous un angle assez allégorique avec ce film qui nous immerge dans le quotidien un groupe de 8 enfants solidats au service d'une mystérieuse « organisation » révolutionnaire.

Peu narratif et explicatif "Monos " ne donne pas énormément de précision sur le contexte ambiants. Alejandro Landes préfère, au récit linéaire, opter pour une ’immersion sensorielle et sensuelle assez étonnante et qui fait mouche.
Monos constitue un trip onirique et hypnotique de toute beauté dont la portée est accentuée par la partition post moderne de Mica Levi ( " Under the skin").
Autant qu à "la majesté des mouches" dont on parlait au début d'article on pense aussi au cinéma d'un Tarkovski qui se retrouverait délocalisé dans une ambiance tropicale. aussi chaude qu'inconfortable.
Une expérience immersive et sauvage pour une proposition cinématographique assez éloignée des sentiers battus qu'on vous recommande dès la semaine prochaine.
DISPONIBLE EN VOD LE 5 MAI
Editeur : Le Pacte