Critique cinéma : FRÈRES D'ARME: une tragédie fratricide entre Brest et Monténégro...
Prix du public du Champs-Élysées Film Festival en 2019, le premier long-métrage du cinéaste Sylvain Labrosse, Frères d’Arme, sort le 23 décembre prochain dans un contexte de reprise cinématographique d'après confinement un peu périlleux...
Dans cette fin d'année où les sorties cinéma risquent de s'embouteiller quelque peu, déconfinement oblige, ce film où brillent deux excellents comédiens français mérite assurément le coup d'oeil :
Emil et Stanko sont deux frères liés par un terrible secret survenu durant leur enfance au Monténégro.
Obligés de fuir en France, à Brest, le bout du bout du monde, ils sont aujourd'hui devenus deux adultes aux aspirations très différentes.
Si Emil n'aspire qu'à rester en France pour vivre sereinement avec sa copine Gabrielle, Stanko s'investit dans le milieu des combats de coqs mais ne reve que de repartir au pays .
La sortie de prison de Larkos, leur oncle , tres amoureux de leur mère et pas rangé des voitures, va faire resurgir les ombres du passé et exploser l'édifice familial en éclat.
Avec ce premier long métrage, Sylvain Labrosse, qui a été programmateur de salles à Paris, tente le pari de réaliser un drame familial qui évoque les questions de la culpabilité du déracinement et de l’héritage, sous fond de tragédie fratricide shakesparienne ou mythologique.
On pense en effet une sorte de Adel et Caïn avec le paysage maritime et sauvage d'un Brest des dockers et de la grisaille pas forcément très accueillant .
La bonne idée du film réside très certainement avant tout dans le choix des deux comédiens qui sont aussi (demi-) frères dans la vie.
Vincent Rottiers et Kévin Azaïs, formidables d'intensité et de charisme, sont ainsi parfaitement crédibles en frères slaves plus ou moins bien intégrés à la vie française et qui vont assister, impuissants à la lente agonie de l'équilibre familial.
La moins connue comédienne bretonne Pauline Parigot offre un contrepoids féminin bien agréable dans ce combat testostéroné.
Si la mise en scene manque un peu d'ampleur par rapport à la portée lyrique de son récit- les moyens ont visiblement été limités- le récit âpre et tendu suit un crescendo dramatique qui évite le pathos et le dénouement, forcément noir offre de jolies scènes...
Vincent Rottiers et Kévin Azaïs, dans une lutte fratricide à la Abel et Caïn. dans le premier long métrage de Sylvain Labrosse ...une âpre et violente tragédie entre Monténégro et Brest ..au cinéma le 23 décembre 2020.. pic.twitter.com/fCoJtz8wl0
— Baz'art (@blog_bazart) December 3, 2020