Palestine 1936. Miriam ne supportera pas que son mari Ibrahim vole l'identité d'Avraham Azoulay, un riche marchand juif massacré dans sa maison de Jaffa.
Un père anarchiste et une mère malade, il faudra du courage et de la force à Guiditta, jeune lycéenne de dix-sept ans, pour survivre et se battre dans l'Italie fasciste de 1938.
Être juive et amoureuse d'un beau militaire catholique: sa vie ressemble quelque peu à une course à handicaps.
"Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un que tu connais, tu risquerais de ne jamais t'égarer".
Rome 1991. Esther, née juive, élevée dans la religion catholique, s'apprête a convoler avec un riche avocat Ashkénaze.
Miriam, Guiditta, Esther, musulmane, juive, chrétienne, trois femmes dans le tourbillon de l'Histoire.
Un roman à suspens- Ibrahim l'usurpateur sera t-il découvert, malgré sa réussite insolente?-,un récit historique déchirant sur le sort des juifs et des communiste sous le régime fasciste, puis une comédie romantique contemporaine étrangement sexy oú tout se dénoura entre Rome et Tel Aviv.

"Grâce à ses mèrites antifascistes, le père de Guiditta et de Tobia avait été nommé commissaire au logement. Son salaire était modeste, mais sa charge lui permettait de faire ce qu'il avait toujours désiré : remédier aux injustices. Il attribuait les logements le plus confortables aux veuves et aux orphelins, aux mutilés et aux jeunes mariés, avec une préférence pour les anarchistes. Mais chaque fois qu'on lui remettait, discrètement et en main propre, des billets portant des noms à inscrire en début de liste, souvent signés par de nouveaux politiciens, parfois même par ceux qui l'avaient envoyé en prison et qui avaient depuis retourné leur veste, il les déchirait en mille morceaux et les renvoyait à l'expéditeur. Il fut révoqué au bout de quelques semaines."
Une écriture dense et prenante qui brasse avec chaleur la Thora, les Évangiles et Karl Marx.
Documenté, intelligent et toujours surprenant, "Vies dérobées" pourrait doit être le roman de votre été.
CINZIA LEONE; VIES DÉROBÉES
Traduit de l’italien par Marianne Faurobert
Liana Levi 545 p., 23 €