La narratrice est une jeune femme Juliette qui prend l'avion pour New York 20 ans après.
Elle se remémore alors comment, alors qu'elle avait 14 ans, elle a vécu cette journée. A travers les dessins d'Héloïse Chochois et le récit de Baptiste Bouthier en bascule d'un salon avec les images incessantes de tours qui s'effondrent à la télé aux scènes de panique et de sauvetage à Manhattan ce fameux 11 septembre.
La bande dessinée revient ainsi sur l'histoire de quelques hommes présents ce jour là : employé de bureau, pompier et policier, journaliste.
Puis les auteurs s'attachent à montrer les conséquences de cet attentat : théorie du complot (oui déjà !), guerre déclarée à l'Afghanistan, restrictions de libertés fondamentales et pouvoir plus grand donné aux agences de renseignement (on parle du Patriot Act resté en place pendant 20 ans !), guerre contre l'Irak.
Malgré Vigipirate, des services de renseignement sur les dents, les attentats vont se multiplier en Europe.
La bande dessinée montre aussi très bien comment le terrorisme de menace est devenu prétexte pour écouter tout le monde, soupçonner tout le monde et espionner.
2/Bobby Fisher, l'ascension et la chute d'un génie des échecs -Editions les arènes

La vie de Bobby Fischer pourrait faire penser à un bon roman de Douglas Kennedy sauf qu'ici tout est inversé : la chute ne précède pas la rédemption, elle succède à la gloire.
Enfant, il vit avec sa soeur et sa mère à Brooklyn, un quotidien marqué par de nombreux déménagements car sa mère joint difficilement les deux bouts et multiplie les emplois.
Très vite repéré, il est invité à jouer dans un des clubs les plus prestigieux du pays et bientôt les échecs occupent tout son esprit.
Comme dans la série "Le jeu de la dame" qui a mis les échecs sur le devant de la scène, petite et grande histoire se mêlent : celle de Bobby Fishcher qui a seulement 15 ans devient champion des Etats-Unis et celle de son pays très marqué par la guerre froide.
Même si sa notoriété augmente, Bobby Fischer peine à gagner sa vie. Sa victoire contre Spassky en Islande marque un véritable tourment.
Au sommet de sa carrière, est il pour autant heureux ? Il apparaît très seul (pas de vie amoureuse ou amicale, une vie familiale très tenue), capricieux et à 29 ans, il décline toutes les offres se rapprochant de l'église universelle de Dieu avant de céder aux théories du complot.
Ce qu'on a aimé :
-les auteurs expliquent différentes règles du jeu en parallèle de l'histoire de ce génie ;
-les êtres humains sont dans certains passages dessinés comme des pions;
- le dessinateur Julien Voloj joue aussi avec les cases des pages qui deviennent les cases d'un jeu d'échec .
On aurait aimé ressentir plus d'empathie pour Bobby Fischer décrit dans la dernière partie comme misanthrope, paranoïaque et antisémtite. Serait il devenu un des fous ?