A voir sur Netflix / CLAIR-OBSCUR : quand Rebecca Hall adapte avec élégance un classique de la littérature américaine
Elles ne se sont pas vues depuis douze ans lorsque leurs routes se croisent de nouveau, durant un séjour à Chicago, la ville dans laquelle elles ont grandie. Depuis, Claire Kendry s'est métamorphosée en magnifique blonde à la peau ivoire et à la beauté hypnotique, tandis qu'Irène est devenue une mère de famille mondaine à la vie bien rangée.
La première s'est coupée de ses racines, épousant un Blanc raciste et lui cachant ses origines noires tandis que la seconde fait partie de l'intelligentsia de la culture afro-américaine, vivant à Harlem avec mari et enfants.
Seul point commun entre ses deux femmes aux choix de vie bien différents, cette couleur de peau particulièrement claire qui leur permet de se faire passer pour blanches aux yeux des autres…
Un avantage dans un pays en pleine ségrégation, mais aussi un fardeau pour Claire qui souhaite renouer avec un monde qu'elle a banni de sa vie…
À mesure que leurs existences s'entremêlent, la vie rangée qu'Irene s'était construite est de plus en plus mise à mal par la présence de Clare.
Comédienne anglo-américaine réputée – on l’a vue notamment dans Vicky Christina Barcelona de Woody Allen –, Rebecca Hall a découvert, il y a plus de quinze ans, le court roman de Nella Larsen, Passing, publié en 1929 (en français, Clair-obscur).
Publié en 1929 aux Etats-Unis, « Clair-obscur » est devenu un classique de la littérature américaine qui raconte, dans une mise en scène tragique, un phénomène fréquent dans une société où la mixité est nombreuse : le « passing ». Cela consiste, pour un individu de couleur, à se faire passer pour ce qu'il n'est pas en réalité et à masquer ses véritables origines.
Rebecca Hall puise dans le roman, qu’elle a elle-même adapté, la matière de son premier film, tourné avec un soin plastique évident – image en noir & blanc du chef-opérateur catalan Eduard Grau, format 1.33 qui est celui des films contemporains du récit.
Servie par deux actrices remarquables, Tessa Thompson et Ruth Negga, elle en tire une fable ambiguë, personnelle et pertinente sur le racisme, l’identité, la sororité
Clair Obscur s'avère in fine une chronique délicate et pleine de sensibilité portée par une magnifique photographie en noir et blanc.et une belle maitrise de la caméra.
Clair Obscur, est- chose rare pour un film Neflix- une oeuvre d'une grande élégance portée par deux actrices somptueuses : Tessa Thompson et surtout Ruth Nega splendide dans ce rôle de Clare.
En même temps que son adaptation est visible sur Netfix, Jai Lu réédite le roman éponyme de Nella Larsen publié en 1929
Construit à l'image d'une pièce de théâtre en quatre actes, composés chacun de quatre scènes, le roman s'organise autour de ces deux personnages féminins que tout semble opposer.
Comme le film qui en est l'adaptation, le roman CLAIR-OBSCUR offre une réflexion passionnante sur l'obsession, le refoulement et les mensonges que l'on se dit à soi-même, autant qu'aux autres, pour protéger des réalités que l'on a soigneusement bâties.
L'écriture de Nella Larsen exerce un envoûtement quasi hypnotique sur le lecteur., à la fois brillant, hypnotique et dérangeant, qui laisse la porte ouverte à l'interprétation…
Pour découvrir la fiche du roman sur le site de J'ai lu, cliquez ici
Comédienne réputée – on l’a vue notamment chez Woody Allen –, Rebecca Hall
— Baz'art (@blog_bazart) November 29, 2021
propose une belle réalisation en noir et blanc qui explore les relations complexes entre deux amies jouées par les formidables Tessa Thompson et Ruth Negga,#clairobscur à voir sur @NetflixFR pic.twitter.com/dSjCSRy7Xf