Live Report- Nuits de Fourvière 2022: Gaël Faye et son public, une love story faite pour durer!
On nous avait certes prévenus à plusieurs reprises, mais on n'avait pas encore pu s'en rendre compte par nous même : voir Gaël Faye, grand habitué des Festivals, sur scène, c'est quelque chose d'assez incroyable.
Il n’aura ainsi fallu qu’une seule minute de présence sur scène pour s'en rendre compte et c'est à peu près le temps qu'il aura fallu à ce dernier pour enflammer les quatre milliers de spectateurs du Théâtre antique de Fourvière le jeudi 7 juillet dernier.*
Comme une question adressée au public, son titre, « Comme un lundi », ouvre le concert : « Comment ça va ? T’es sûr que ça va ? », questionne t-il en chantant le morceau titre de son album.
Des applaudissements et des cris de joie des spectateurs lui répondent comme un seul homme. « Le lundi méchant" , explique t-il au public, " c’est parce qu’on fait la fête dès le début de semaine. Certes, on est jeudi soir, mais je ne veux pas que vous attendiez le week-end pour profiter de la nuit. »
Gaël a largement élargi son repertoire depuis son dernier CD. En effet, sept ans après l’album “Pili-Pili sur un croissant au beurre”, Gaël Faye était de retour fin 2020 avec cet opus qui a mis tout le monde d'accord : “Lundi Mechant”.,
« On joue un peu à la maison ce soir », nous informe l'artiste entre deux morceaux. Il est vrai que, né d’un père lyonnais, Gaël Faye s’est entouré, sur cette tournée, de deux musiciens originaires de la capitale des Gaules, dont l'incroyable pianiste Guillaume Poncelet.
Pendant plus d’une heure trente, Gaël Faye aura ambiancé les spectateurs de Fourvière avec son verbe et ses rythmes.
Sa présence scénique est indéniable, avec une gestuelle désarticulée à la Stromaé, avec qui on l'a un peu trop facilement comparer et surtout une capacité à suspendre le temps pour proposer un vrai voyage à son public.
En plus de nombreux extraits tirés de Lundi Méchant, Gaël Faye a su capter l’attention de son public en dévoilant deux titres issus de son tout nouveau projet, l'EP « Mauve Jacaranda » tout frais sorti une semaine auparavant.
On aime beaucoup le planant Marée haute mais on aura encore été plus charmés par « Taxiphone », souvenir de ses jeunes années au Rwanda, qui bouleverse par son mélange de réalisme et de poésie.
Dans l’euphorie, il va même jusqu’à franchir une barrière pour se mélanger avec le public, l'espace d'une bonne dizaine de minutes comme un instant suspendu au vol.
Après l'incontournable "Chalouper" qui aura fait chavirer tout Fourvière, Gaël Faye s’est retiré sous les applaudissements d'un théâtre antique complètement sous le charme.
* Gaël Faye partageait ce soir là la scène avec Sofiane Pamart, le pianiste chouchou des rappeurs, dont, on le concède, à regret, la demi heure penchée sur son piano sans jamais partager le moindre mot avec le public, nous aura quelque peu laissé sur le carreau.