Lumière 2022 :THE GIRL IN THE FOUNTAIN Anita Ekberg et Monica Bellucci en miroir inversé?
Un des temps forts de ces derniers jours du Festival Lumière c'est assurément , outre la présence du Prix Lumière évidemment, la présentation par la bellissima Monica Bellucci de The Girl in the Fountain, un documentaire signé Antongiulio Panizzi, élaboré autour de deux actrices charismatiques, Monica elle même et la Suédoise Anita Ekberg.
Entre images d’archives et prises de vues contemporaines révélant une Monica Bellucci en pleine introspection, après qu’on lui ait proposé d’incarner Ekberg, La Fille dans la Fontaine revient sur les moments les plus glorieux, mais aussi, les plus pénibles de la vie de la star de La Dolce Vita
The girl in the fountain est une rencontre en parallèle, un dialogue curieux et pourtant captivant, entre deux femmes et deux époques qu'on a pu voir en avant première avant sa présentation au Festival Lumière ...
Une actrice en plein travail. Monica doit devenir Anita, mais qui était vraiment Anita Ekberg ?
La plus belle fille de Suède qui part à dix-neuf ans conquérir Hollywood.
Une jeune pin-up, une jolie figurante
qui va rapidement de venir Anita, la sex symbole, calibrée, formatée pour devenir la Marylin des studios Universal.
Portrait d'une époque et d'une femme qui se voulait plus forte que le système, mais au cinéma le star system a la capacité de se nourrir de ses propres excès.
C'est ce que comprend très bien Fellini en lui offrant le personnage de Sylvia dans la Dolce Vita, un personnage formidable mais un rôle empoisonné.
Sylvia, son premier rôle moderne et dramatique, qui se confond avec Anita. Elle devient alors toutes les stars de
cinéma, toutes les déesses du sexe, figées à jamais par le "male gaze" de cette époque.
C'est ce rôle parfaitement assumé, qu'elle a beaucoup contrôlé qui est imprimé tout le long du film de Fellini.
Mais Sylvia le double cinématographique finira par dévorer Anita.
La Vita d'Anita Ekberg pas si Dolce que cela.
Monica Bellucci rencontre Anita Ekberg, portrait intime et collage Arty de deux actrices devenues des sexes symboles à leurs corps pas toujours défendants.
Un document sympathique, à l'image de ce que renvoie Miss Bellucci, sur le glamour un peu ridicule et très dangereux d'une époque que l'on espère révolue.
Aucune actrice ne pouvait, mieux que Monica Bellucci, témoigner de la violence terrible que la société peut exercer sur une star, notamment lorsque cette dernière est perçue comme un simple « sex-symbol »
Car tous ces sex-symbols, ces poupées sur pellicule, étaient surtout le symbole d'une terrible frustration du sexe.
L'interêt de ce jeu entre passé et présent est de nous faire prendre conscience que les femmes, dans notre société moderne, sont bien plus fortes et conscientes des choix qui leur incombent par rapport aux décennies passées...
2021, 1h20, couleurs
sa 22 17h - Pathé Bellecour
En présence d'Antongiulio Panizzi et de Monica Bellucci
Réalisation Antongiulio Panizzi
Distributeur Jour2fête