Diane, elle s’habille en jean taille basse et hauts talons. Pour contempler en permanence, justifie-t-elle, son ventre flasque, ses poignées d’amour et ses cuisses grasses. « Erika, c’est la marque de mes enfants. Ils les ont tuées, ils m’ont tuée, ils nous ont tués. Mon corps a survécu, avec la preuve de l’existence de mes petites. »
Ce livre est comme un long cri d'une écorchée vive, celle d'Erika, qui à travers des lettres adressée à sa soeur, revient sur sa rupture avec Vincent et sur ce passé qui ne passe pas, le génocide des tutsis survenus à Kigali au Rwanda en 1994.
Dès les premières pages on est frappé par la puissance de la plume de Dominique Celis, une plume à la fois crue et poétique.
Peut-on s'aimer quand on est hanté par le souvenir des disparus, par les atrocités qui ont touché propre et famille ?
Face à une société qui clame la réconciliation comme si on pouvait passer un coup d'éponge rapide sur le passé, comment faire le deuil ou continuer à vivre dans un pays où soudain les voisins se sont transformés en ennemis ?
En se noyant peut-être ? Dans l'alcool, la cigarette, le sexe présent tout au long du roman.
En exorcisant un récit qu'il est convenu de taire dans un pays où on n'exprime pas ses sentiments ?
L'écriture est certes assez virtuose, la parole scandée comme pour mieux exprimer colère et désir, c'est une idée assez forte, toutefois à la lecture du roman de Dominique Célis, on a ressenti pas mal d'incompréhensions, liées peut-être aux expressions locales ou aux personnages sans doute trop nombreux et pas assez fouillés.
Ainsi pleurent nos hommes, Dominique Celis, Philippe Rey