Baz'art  : Des films, des livres...
29 mars 2023

Entretien avec Lisa AZUELOS pour son film La chambre des merveilles

 La Chambre des merveilles, dans les salles  depuis le 15 mars est  un film signé Lisa Azuelos. Une  fable joyeuse et grave de Lisa Azuelos montre les péripéties d’une mère qui s’attelle à accomplir les rêves de son fils plongé dans le coma. 

Lors de sa venue à Lyon   la réalisatrice  de Lol était la pour la promotion de ce film,  on en a profité pour échanger avec elle sur la génèse de ce  projet : 

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Avant d’être la réalisatrice du film qui en est tiré, étiez-vous une lectrice du roman « La chambre des merveilles » de Julien Sandrel ?

Je ne l’avais pas lu à l’époque de sa parution et je n’ai pas voulu le lire avant de tourner le film… Je suis en fait partie du scénario de Juliette Sales et Fabien Suarez que je me suis réapproprié. « La chambre des merveilles » est le premier film que je n’écris pas.

Pourquoi justement cette histoire vous a-t-elle à ce point embarquée ?

Ce projet est arrivé à un moment de ma vie où j’en avais marre de moi ! Je ne voulais plus faire de cinéma, arrêter d’aborder des sujets si personnels comme je le fais depuis mes débuts de réalisatrice. Après « Mon bébé » j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour : mon dernier enfant était parti de la maison, j’avais l’impression de ne plus rien avoir à raconter, de devenir vieille, bref, je faisais une sorte de ménopause cinématographique !

C’est le producteur Philippe Rousselet qui m’a proposé de tourner ce film, en dehors de tout rendez-vous professionnel, lors d’une conversation amicale… J’ai écouté Philippe, lui ai demandé de m’envoyer le scénario et les choses se sont mises en place étape par étape. On croit souvent que l’on choisit les films que l’on fait.

Je pense que c’est exactement le contraire ! En plus, quand j’ai su qu’Alexandra Lamy était attachée au projet, ça m’a définitivement convaincue. Nous sommes très amies depuis plus de 10 ans et nous voulions travailler ensemble depuis longtemps

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 Quand le personnage de Thelma décide de réaliser les rêves de son fils, le film nous entraîne à travers le monde : au Portugal, en Grande-Bretagne et au Japon… Comment avez-vous procédé ?

J’ai aussi accepté de faire ce film parce qu’il y avait cet « ailleurs »… Je savais que voyager durant cette période de deuil pouvait me faire du bien. Il a parfois fallu s’adapter aux contraintes liées au confinement. Pour le Japon, ça a été très incertain jusqu’au bout.

À mes yeux, un gamin de l’âge de Louis lit des mangas et il veut forcément aller au Japon comme tous les mômes. Le souci, c’est que c’est un des pays qui a été fermé le plus longtemps et que c’est très compliqué de le recréer ailleurs…

Soudainement, à l’été 2022, il y a eu une ouverture et nous y sommes allés, alors que le film était monté, terminé ! J’ai réalisé que ce passage était important et qu’il fallait lui donner de la densité : on avait l’impression dans le scénario qu’elle venait juste pour cocher la case d’un autre rêve…

Non : cette épreuve et chaque voyage la font évoluer intimement, sinon ce qu’elle endure ne sert à rien 

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  Concernant Alexandra Lamy,Vous aviez cette envie de tourner avec une amie. Comment les choses se sont-elles passées sur le plateau ?

Vous savez, je filme les gens que j’aime et Thelma est un personnage que nous avons créé toutes les deux, même si c’est elle qui l’interprète… Nous avons la même oreille avec Alexandra. Nous arrêtions de tourner, nous réfléchissions et nous réécrivions le dialogue ensemble jusqu’à être satisfaites.

Je connais les immenses qualités de comédienne d’Alexandra et je n’avais aucun doute sur ce qu’elle allait me donner devant la caméra. Je veux toujours que mes acteurs soient heureux sur mon plateau quand ils jouent un personnage.

Ce sont eux qui font tout le boulot et ça se respecte…

Je n’ai jamais eu le sentiment de « diriger » mes comédiens. Faire un film, c’est un travail de création que nous accomplissons ensemble.

  Ce voyage intime que va effectuer Thelma la transforme au fil de l’histoire. Et vous ? Sortez-vous de ce film différente du moment où vous l’avez entamé, à une période personnelle douloureuse ?

Je crois effectivement que je devais travailler cette idée d’aller au bout de mes rêves car j’avais le sentiment d’être au bout de ma vie. Ce film m’a donné une grande liberté de réflexion sur ma vie et sur le fait d’être en vie. La disparition simultanée de mes parents avait laissé pas mal de questions en suspens…

Ce film montre que l’on peut se reconnecter avec la matière vivante de l’existence et que l’expérience change le présupposé.

Vivre, c’est une danse avec ses rêves, la réalité et la manière dont tout cela vous transforme. 

 

 

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