Un essai coup de poing sur un pays, le Salvador et sur une profession, journaliste.
Oscar Martinez nous raconte trois enquêtes au plus près des victimes des violences policières de son pays.
Chronique de trois morts annoncées, conséquences de témoignages mettant en cause l'inertie de justice.
Description méthodique de la violence endémique qui gangrène le Salvador.
Description minutieuse du travail de journaliste d'investigation dans un pays où la corruption est systémique.
Comment vivre dans un pays minuscule de moins de sept millions d'habitants, un pays où la police tue autant que les cartels.
Un livre brutal, sec et précis, un livre nécessaire pour rendre compte d'un métier à haut risque dans un pays à la politique intérieure instable.
Comment vivre normalement lorsque l'on est témoin du pire de la nature humaine et comment oser mettre des mots pour en rendre compte.
Oscar Martinez nous livre un témoignage intime et sincère sur un métier qu'il adore mais qui, chaque jour, lui laisse de brulantes cicatrices.
"Les morts et le journaliste " est un polar ultra violent formidablement écrit qui se lit d'une traite mais ici tout est vrai, ce qui rend ce récit absoluement terrifiant.
Ediiton Metailié
Extraits :
" Depuis toujours, le taux d'homicide pour 100 000 habitants est un chiffre qui définit les pays du nord de l'Amérique centrale, qui nous range dans une catégorie aux yeux du monde : le pays le plus meurtrier. Et nous l'avons été plusieurs années. En 2009 et ses 71 homicides pour 100 000 habitants. L'OMS dit que si un dans un pays quelque chose arrive à plus de 10 habitants pour 100 000 habitants, ce quelque chose s'appelle une épidémie. Les États-Unis tournent autour de 5 homicides pour 100 000habitants. Nous, en 2015, nous avons eu un taux de 103. Pas étonnant dès lors que nous appelions année paisible toute année où le taux descend au-dessous de 40. "
" Dans ce pays la mort est un héritage, un ciment. Un pays qui n'a condamné personne quand en 1980 un franc-tireur, envoyé par un dirigeant de la droite radicale et financé par des hommes d'affaires qui passent la plus part de leur temps à Miami, a déchiqueté la poitrine de monseigneur Oscar Arnulfo Roero pendant qu'il faisait la messe; un pays qui n'a condamné personne pour le massacre d'El Mozote, où près de 1000 personnes désarmées, des enfants en majorité, ont été assassinés en 1981 par un comédien d'élite de l'armée salvadorienne, comme ça, parce qu'ils pensaient que c'étaient des insurgés ; un pays qui n'a condamné personne quand en 1989 un commando militaire à pénétré dans l'université pour y assassiner six jésuites, leur employée de maison et sa fille. "