William Friedkin : un très grand cinéaste américain s'en est allé
Le réalisateur américain, William Friedkin, est décédé ce lundi 7 août 2023 à Los Angeles, l'occasion de revenir sur cet artiste incroyable à travers ses mémoires parues il y a quelques années chez Points
Il débute sagement comme technicien pour une chaine de télé locale à Chicago, il a 25 ans et son enthousiasme lui fait rencontrer les bonnes personnes.
La réalisation d’un documentaire choc qui permet à un condamner à mort d’échapper à la chaise électrique : « People vs Paul Crump » lui ouvre les porte d’une grande agence.
Une des particularités de Friedkin c'est sans doute qu'il ne fait aucune école, il apprend en réalisant et en mouillant la chemise. « Les hommes audacieux » une série pour laquelle il pénètre dans une cage aux lions avec le dompteur (qui se fera dévorer un bras six mois plus tard), il se fait couper une cigarette en bouche par un six coups, William le petit garçon juif a l’audace des timides, il commence sa vie de cinéaste en frôlant la mort.
Cet apprentissage imprègne toute son œuvre.
On rencontre beaucoup de monde dans cette autobiographie : Hitchcock, Sonny and Cher…Coppola, Spielberg, Lucas tout ce qui fait Los Angeles en cette fin de XXe siècle, et bien sur une foultitude d’anecdotes de tournage.
La rencontre d’Harold Pinter le dramaturge prodige du Swinging London, la complicité avec Mart Crowle, l’auteur Off Broadway des « Garçons de la bande ».
Hé oui, le réalisateur le plus urbain, le plus âpre, le plus violent, le plus réaliste des années 70’s a débuté au cinéma en adaptant des pièces de théâtre difficiles. S’effacer devant son sujet, la mise en scène au service du scénario : simple et efficace.
Pour tout savoir sur cet immense cinéaste, on vous conseille en pochez chez Points « Friedkin Connection » qui est truffé de petites histoires de tournage qui raviront les cinéphiles : Fernando Rey et Gene Hackmann engagé sur des malentendus pour « French Connection » son film au cinq Oscars, le travail de recherche des effets spéciaux sur « L’exorciste ». Le choix et le casting de Linda Blair est assez croquignolet.