"La fille qui a tout mangé et autres petits camarades" : une bulle de tendresse irisée au Théâtre de la Reine Blanche
En ce moment au Théâtre de la Reine Blanche, La fille qui a tout mangé et autres petits camarades nous enveloppe dans une bulle d'enfance et de tendresse qu'on n'a pas envie de voir s'éclater. Si vous ne réussissez pas à voir cette création de la compagnie Du grain sur la planche avant le 3 février, notez la date du 28 mai : elle remet ça à l'Espace Sorano, dans le cadre du festival Vincennes en Scène.
Le seuil de la salle franchi, nous voici sur une aire de jeux, en compagnie de quatre enfants qui vont nous en faire voir de toutes les couleurs. Ils se sont chacun imaginé un monde, créé une histoire et parfois, un pouvoir qui les rassure, les arrange, les sauve, peut-être, à partir d'une phrase captée par leurs petites oreilles. Tandis que celle-ci est convaincue de voir apparaître des couleurs quand elle touche le cou de quelqu'un, celui-ci se croit invisible. L'une pense à sa mère malade, l'autre à celui qui n'est peut-être pas son père. Nous partageons leurs jeux, leurs interrogations, leurs petits soucis - qui ne sont pas si petits, d'ailleurs. Leurs joies, leurs peurs. On sourit du début à la fin en entendant leurs mots, leurs maux d'enfants, qui bien sûr, nous rappellent un peu les nôtres.
La mise en scène, virevoltante et colorée, est signée Amandine Barbotte, que l'on a pu voir sur scène dans Le Retour de Richard 3 par le train de 9h24 (la chronique de Bazartinlyon, par ici !). La scénographie a, quant à elle, été travaillée par Marie Hervé. Sur le plateau, un décor presque nu, bientôt peuplé par un quatuor de comédiens (Caroline Borderieux, Anna Sorin, Florent Chesné et Jacob Porraz) jouant tour à tour des enfants terriblement attachants, puis leurs parents.
Parmi les choses qui m'ont plu dans cette pièce, il y a : la poésie de la mise en scène et de la scénographie. Le texte si joliment dit par ces petites voix. Ces comédiens qui parviennent à jouer, avec justesse et sans jamais trop en faire, des rôles d'enfants. Les éléments de décor pleins d'astuces avec, notamment, cette planche qui se transforme en mur de cabane ou en table, ces assiettes cousues à la nappe. Le jeu sur les couleurs, les pastels, qui nous réchauffent le coeur. La nostalgie qui se dégage de ces saynètes d'enfance.
Création sonore : Andréane Détienne
Lumières : Pascal Laajili
La fille qui a tout mangé et autres petits camarades jusqu'au 3 février au Théâtre de la Reine Blanche, 2 bis passage Ruelle, 75 018 Paris