Critique : Laissez moi, un film fort et fragile à la fois
Présenté au dernier Festival de Cannes, dans la sélection ACID, Laissez moi, premier long métrage du réalisateur genevois Maxime Rappaz s'attache au regard féminin à travers une femme à la fois mère courage et amante
Claudine , depuis des années, a compartimenté sa vie.
Une vie toute entière consacrée à son fils handicapé, une vie de couturière dans une petite ville de la vallée valaisanne.
Une vie où, chaque mardi, Claudine s'offre une échappée, un après-midi au bar de l'hôtel du barrage de la Grande Dixence.
Chaque mardi, à plus de deux mille mètres d'altitude, une rencontre puis un abandon dans les bras d'un client de passage.
Un jour par semaine pour défier le vertige et la solitude de sa vie de femme.
Troublée par Michael, un homme plus tendre et plus attentionné que les autres, Claudine sent que sa vie bien réglé est sur le point de vaciller.
Un homme qui s'arrête pour elle, un homme autre que son fils pourrait devenir important dans sa vie.
Claudine est-elle prête à cela ?
Étreintes furtives et brèves rencontres au sommet.
Jeanne Balibar est formidable dans l'élégance et le mystère de la femme rêve comme dans le quotidien de mère courage.
Avec Thomas Sarbacher, elle forme un couple de quinquagénaire attachant et parfaitement crédible.
Une mise en scène élégante, des cadrages millimétrés qui utilisent avec habileté et intelligence le décor grandiose du val des Dix dans le Valais suisse.
" Laissez-moi " est un beau film tendre
Un film fort et fragile à la fois, comme une première rencontre.
LAISSEZ-MOI
EUROZOOM
Un film de Maxime Rappaz avec Jeanne Balibar. Festival de Cannes 2023 - Ouverture de l'ACID. En salles le 20 mars 2024