VINE STREET, DOMINIC NOLAN SUR LES TRACES DE JAMES ELLROY
Il savait les choses indicibles qui étranglaient le coeur.
Savait que la lie de toute l'horreur était la même pour tous, et que nous l'appelions le monde. Qu'elle entrainait toute sa vie jusqu'au dernier rivage.
Cela vint à lui telles les ténèbres intérieures qui envahissaient sa vision, la dévorant depuis le centre, gueule béante qui croissait sans cesse, pressant le monde visible jusqu'à ses marges, jusqu'à ce qu'il comprenne que cette opacité était en réalité un vaste néant.
Le néant d'où il venait.
Le néant auquel toute vie retournait.
Repéré lors du dernier quais du polar, ce roman policier nous plonge sur les bords de la Tamise à Londres et plus exactement dans le quartier de Soho. Si le début et l’épilogue se déroulent en 2002, l’histoire se situe bien en amont, dans les années trente puis pendant la période du Blitz de la seconde guerre mondiale. S’y rajouteront quelques chapitres dans les années 60.
Voilà un roman digne d'un James Ellroy des grandes heures ( L.A. Confidential ou le Dahlia noir ) par l'envergure, la noirceur et l'engagement . Comme chez Ellroy, on y croise des femmes massacrées, la traque d'un meurtrier s'avère insaisissable !des ambiances troubles et troublants, des flics pourris jusqu’à la moelle dont on espère la mort dans les plus grands tourments, des mafias, des services secrets sans états d’âme,
Dans ce roman vif et prenant, le pathos est exclu mais s ni l'action ni l'amour et la tendresse.
Le roman est dense, brutal, les personnages nombreux, les bonds dans le temps déstabilisants, un vrai bonheur de roman noir comme on l'aime tant !
Vine Street , Dominic Nolan, éditions Rivages, (traduction : Bernard Turle),