Le week end prochain sur Lyon, la BD se mettra sur son 31, avec la 7ème édition du Lyon BD Festival. Entre autres manifestations du tonnerre ( de Zeus), plus de 120 auteurs seront notamment présents pour venir faire une petite dédicace (et contrairement a celles des écrivains, leurs dédicaces sont plus créatrices et personnalisées).
Si j'ai évidemment prévu d'y aller faire un tour et de vous en reparler prochainement, aujourd'hui, je vais m'attarder sur deux auteurs de BD qui ne font pas partie de la liste des invités, ce qui est bien dommage, car j'éprouve pour eux une tendresse bien particulière depuis le début de leur carrière. Une carrière qu'ils n'ont pas entamé depuis bien longtemps, car tous deux sont de jeunes auteurs qui ont pour point commun d'avoir tenu un blog pendant de nombreuses années, avant de voir leurs meilleures feuilles publiées. Les deux bdéistes ont également un même talent en commun, celui d'observer avec un vrai humour, matinée d'une bonne dose de tendresse, un quotidien où les petites peines de la vie se disputent aux grandes joies et autres crises de rire.
Je viens tout juste de dévorer les derniers opus respectifs de ces auteurs, et il est plus que temps de les partager avec vous :
1.Pacco, De Maé à une semaine sur deux :
Pacco, directeur artistique sauvage chez les Humanoïdes Associés et Vents d'Ouest , et qui a bossé trois ans en agence de communication, décide, en février 2007, de commencer un blog, Le blog de Maé, consacré exclusivement à sa fille; alors âgée de 2 ans au début du blog. Il y raconte de manière comique sa vie de famille en centrant le propos sur le rapport père-fille, ce qui était plutôt assez rare comme thème dans la BD humoristique.
Vu le succès énorme du blog, 2 albums, intitulés le plus logiquement du monde Maé 1 et Maé 2 sont sortis. Ces 2 BD, qui reprennent le fil du blog, en l'agrémentant de quelques inédits, racontait le quotidien des relations père-fille avec un humour et une tendresse infinis. Il faut dire que Pacco, comme un certain nombre d'auteurs de BD que j'adore, sait faire preuve d'une vraie autodérision, en adolescent attardé (le fameux "adulescent", selon une formule à la mode qui n'aime rien tant que le foot, chips, bière et jeux video,) qui éprouve quelques difficultés a un peu de peine à endosser son costume de père.
Il faut dire que sa petite Maé, pur produit d'une éducation un peu laxiste, fait tout pour chercher à faire tourner en bourrique son papa chéri. Papa Pacco consigne dans cette bande dessinée les mille et une excentricités de ce petit diable aux yeux bleus, des caprices pour ne pas manger de brocolis jusqu'aux OPA agressives sur sa Nintendo DS. C'est aussi et surtout la chronique tendre d'un père qui découvre l'inestimable bonheur de nouer avec sa petite fille une complicité du quotidien.

2. Diglee et ses Confessions d'une glitter addict
Diglee, j'avoue, je la connaissais plus de nom qu'autre chose.
Il faut dire que Diglee a deux points communs avec moi, elle a un blog et elle habite à Lyon (sa ville natale, contrairement à moi), et ma curiosité s'était un peu arrété à ces deux éléments là, n'ayant pas lu son premier tome, Autobiographie d'une fille gaga, qui comme pour l'oeuvre de Pacco, était une publication de ses meilleurs billets de blogs.
J'avais en effet tendance à la mélanger un peu avec le reste de ses congénères, de la BD girly dont Pénélope Baguieu est evidemment le fer de lance. Je me disais que son coté hipster, fan de mode n'était pas forcément ma tasse de thé a priori.
Heureusement, son attaché de presse, Anne Quemy (que je remercie chaleureusement) m'a contacté pour que je fasse plus ample connaissance avec l'oeuvre de la demoiselle, et j'ai eu ainsi la chance de lire son second tome, Confessions d'une glitter addict qui est paru depuis le 1er juin.
Et je dois dire que j'ai totalement changé d'avis, tant la demoiselle a un talent très afffirmé pour imposer un univers bien à elle, d'où l'humour perle pratiquement à toutes les pages.
Ce second volet est celui où Diglee vole de ses propres ailes, où elle apprend tant bien que mal à quitter le cocon familial, et cette indépendance ne va pas sans quelques difficultés, forcément tordantes, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Passées les premières pages peu convaincantes où l'intrigue est trop confuse et les archétypes pointent le bout de leurs nez ( la célibataire au chat, ses copains homos, sa soeur délurée...), Confessions d'une Glitter addict touche rapidement par l'acuité du regard de Diglee. En effet, l'auteur témoigne d'un vrai talent d'observatrice de son quotidien, et certaines situations ( les pires hontes sentimentales, les interventions de la maman dans le carnet de correspondance, les séances sportives quelque peu...pathétiques).ne peuvent que toucher par l'universalité et la justesse qui s'en dégagent.
Certaines pages font vraiment hurler de rire (le passage dans la vitrine présentant des boucles d'oreilles.... spéciales), d'autres touchent par leur évidente sincérité et maladresse assumée de l'héroine ( notamment la scène de la rencontre avec Julien Doré)
Les personnages secondaires perdent vite leurs cotés caricatural pour devenir vraiment attachants, et le graphisme, aéré,rond et finalement bien singulier contribue au réel plaisir pris devant ce second tome des aventures de Diglee, une fille qu'on aimerait bien avoir comme amie.
Du coup, juste après la lecture de cet opus, j'ai mis son blog dans mes favoris!!!!!!!!!!!! l
|