Dans mes lectures de ce début d'été, figure l'avant dernier roman de Laura Kasischke sorti en France, En un monde parfait. Et vous savez quoi? Il est un peu dommage que je vous parle de cet auteur par le prisme de ce roman qui, de loin, m'a paru être le plus faible de tout ce que j'ai pu lire d'elle.
En effet, pour moi, Laura Kasischke (née en 1961) est; de loin, une des plus brillantes romancières américaines de notre époque, et il faut avoir lu un de ses romans (enfin pas en un monde parfait, donc ) pour savoir ce que je veux dire.
Je vous accorde également qu'il faut aussi aller au delà des titres et des couvertures de ses romans, souvent très mal choisis par les éditeurs français, et qui font penser à du roman de gare, alors que ses oeuvres sont tous sauf ca.
Ainsi, le premier livre que j'ai découvert de Kasischke comportait un titre peu engageant A moi pour toujours , et un résumé qui l'était guère plus ( une universitaire qudaragénaire, dont le mariage décline trouve dans son casier des lettres anonymes comportant ce petit mot : à moi pour toujours). Or, très rapidement, la chronique légère et sentimentale va donner place à une intrigue bien plus perverse et d'une intelligence diabolique, qui ne nous amènera jamais où on l'attend, tout en offrant un portrait de femme d'une finesse vraiment rare dans le roman contemporain.
Du coup, je me suis précipité sur la lecture de ses autres romans parus en France, que ce soit La Couronne Verte, ou bien encore Rèves de jeunes filles ( oh, un autre titre concon et cucul la praline) et j'ai continué d'admirer l'auteur et surtout pour une qualité énorme qu'elle possède : sa capacité à débusquer le bizarre, l'onirisme, qui se sache dans le quotidien le plus terre à terre de la société américaine.
Ces deux romans en question, courts mais d'une intensité redoutable, exercent réellement un pouvoir de fascination terrible sur le lecteur, tant l'intrigue flirte sans jamais y aller totalement dans un fantastique inquiétant, et pourtant en même temps si ancré dans le réel.
Bref, je m'engageais en terrain totalement conquis avec cette livraison de l'auteure parue récemment en poche ,En un monde parfait ( et pourtant, là le titre est meilleur, faisant penser à un beau film de Clint Eastwood :o)
Une nouvelle fois, le début de l'intrigue semble tirer sur l'histoire sentimentale la plus convenue qui soit : l'histoire de Gisèle, une hotesse de l'air assez lisse, qui tombe amoureuse folle d'un pilote beau comme un dieu et veuf, et qui cherche une épouse pour s'occuper de ses 3 enfants.
Le problème est que si toute cette première partie reste en effet plutôt lisse et un peu mièvre, le tournant que Kasischke va prendre, qui ici, ne verse pas dans le fantastique comme lors de ses autres oeuvres, mais plutôt dans le genre catastrophe, ne m'a pas vraiment convaincu:
En effet, suite à une pandémie de grippe, les Etats-Unis, pays le plus touché et d'où est née cette grippe dévastatrice, sont diabolisés et refermés sur eux même, ce qui aura pour conséquence l'isolement et la restriction. Et cette si frèle hotesse de l'air va se muer en mère courage qui fera tout pour tenter de sauver sa famille de subsitution.
En un monde parfait est un roman post-apocalypse discret qui se concentre sur la reconstruction d'une famille quand le monde tout autour d'elle semble s'écrouler. Mais sans doute est ce parce que la Science Fiction n'est pas mon genre de prédilection, j'ai trouvé cette partie vite répétitive, et sans grande intensité dramatique.
Une déception, donc, mais rassurez vous, depuis, miss Kasischke ( je me suis jamais fait à son nom, impossible de l'écrire sans coper coller) a publié en France un autre roman, les Revenants, qui parait il est est abolument extraordinair. Comme j'ai quelques retards dans mes lectures, je n'ai pu encore le découvrir, mais promis, je vous en parle très bientôt.