Un public, dont votre humble serviteur, qui a ensuite, plus d'1 h 30 après le début de la cérémonie, assisté à la projection d’Un singe en hiver (1962), d’Henri Verneuil, sous-titré en anglais pour Quentin Tarantino et quelques autres producteurs et cinéastes américains (un sous titrage absente de la première projection, ce qui a entrainé une interruption au bout de 10 minutes de film) .
Tiré du roman éponyme d’Antoine Blondin, Un singe en hiver a été réalisé par Verneuil en 1962 d’après un scénario de François Boyer et des dialogues de Michel Audiard. Le film, énorme succès à sa sortie, a certes été multi-diffusé à la télévision française, mais j'étais toujours passé à coté, en me disant, avec ce genre d'a priori qu'on a toujours un peu, que ce genre de cinéma n'était pas pour moi.
Or, après avoir mis quelques minutes à rentrer dedans ( Gabin en ivrogne cabotine quand même énormément, il faut être client de ce genre de jeu) , ce Singe en Hiver m'a totalement conquis. Conquis par les dialogues vraiment épatants d' Audiard (pas forcément ma tasse de thé au départ, je ne suis pas de ceux qui ont revus 15 fois Les Tontons Flingueurs), et par ce lien d'amitié entre ces deux personnages qui se retrouveront par cette même solitude et cette même façon de s'évader par l'alcool.
Je ne sais pas pourquoi mais, avant la projection, j'imaginais ce film comme un film outrancier, pétaradant ( comme certains autres films de Bebel) avec plein de cascades et d'action, or il n'est en rien, il ne se passe pratiquement rien dans ce Singe en Hiver, mais c'est ce presque rien qui est beau, et certaines scènes ( le feu d'artifice sur la plage, le retour dans le restaurant chinois...) sont pleines de poésie et de tendresse typiques de ce cinéma des années 60-70, et qui ont contribué à faire de cette projection un ravissement qui prolongeait l'enchantement de cette magnifique soirée hommage à cet immense acteur qu'est Jean Paul Belmondo.
A noter que ce singe en hiver a été restauré et numérisé à l’initiative de l’ayant-droit Roissy Films par le laboratoire Digital Factory avec le soutien du CNC, et que la copie est absolument magnifique . Et pour la première fois depuis longtemps, il sera à nouveau disponible pour les salles de cinéma, distribué par Tamasa Distribution, à partir du 13 novembre prochain!! .
Et à noter également un très beau livre qui figurait dans ma PAL depuis pas mal de temps et que j'ai lu dans le métro, dans le prolongement de cette soirée de lundi dernier, intitulé " La Bande du conservatoire" ( publié chez Sonatine, dont j'ai déjà parlé hier), du nom de l'école dans laquelle a débuté Belmondo en personne.
En effet, ce livre, de Philippe Durant ( dont j'avais déjà beaucoup aimé son livre Les Elephants qui parlait plus du cinéma des années 70), revient justement sur ses débuts, à l'aube années 50, mais également des débuts de tous ces jeunes acteurs de la même génération ( Marielle, Rochefort, les mêmes dont j'ai parlé au début de mon billet, mais aussi entres autres Bruno Crémer et Claude Rich ) , qui deviendront pour toutes ou presques, de grandes stars du cinéma francais quelques décennies plus tard, et qui ont porté un courant d'air frais sur le Conservatoire National d'Art Dramatique, la très prestigieuse école française de comédiens.
Cet ouvrage est un témoignage assez saisissant sur ce qu'est vraiment une école d'acteurs, on rentre de l'intérieur un peu comme une Star Academy à la différence près qu'il y a là que des gens talentueux!
Truffé d'anecdotes amusantes et passionnantes, ce très beau témoignage sur cette école mythique est également ouvrage très documenté et plaisant à suivre, m'a bien fait prolonger l'ambiance entre nostalgie et déconne de cette si belle soirée d'ouverture du Festival Lumière (un festival qui attaque sa dernière ligne droite ce week end, mais j'y reviens bientôt sur la suite des évènements que j'ai pu suivre là bas).