ajamai

Je pense que serais éternellement gré à Benoit Jacquot de m'avoir livré en 2014 un magnifique mélodrame sentimental superbement réalisé avec ces palpitants Trois coeurs

Du coup j'avais eu tendance à être assez indulgent devant son dernier film en date, une adaptation pas entièrement réussie du journal d'une femme de Chambre d'Octave Mirbau.

Malheureusement mon indulgence s'est totalement envolée  en voyant son dernier film actuellement en salles,  A Jamais.

Un long métrage découvert en avant première en septembre dernier alors que je ne savais absolument rien du film ( comme quioi parfois ce n'est pas toujours si bien que cela d'arriver totalement vierge lors d'une projection ciné) à part qu'il était une adaptation d'un roman de Don de Lilo un auteur à l'univers singulier mais pas forcément abscons.

Car si le roman de Don DeLillo, The Body Artist n'était  pas forcément évident d'accès, il reste d'après mon souvenir assez lointain de lecture, somme toute  lisible, et ne verse en tout cas jamais dans l'abstraction totale contrairement à ce  A Jamais qui après une première partie déroutante et intriguante verse dans une seconde partie d'un ennui profondément abyssal ( ou absyssalement profond à vous de voir)

 C’est le producteur portugais Paulo Branco qui a proposé à Benoît Jacquot de s’attaquer à l’adaptation cinématographique du roman Body Art et à l'écran tout ressemble à une fausse bonne idée..

Le film tourne très vite en rond, répétant les mêmes scènes avec une austérité et une froideur qui irrite profondément.

La mise en scène se voudrait être énigmatique et oppressante elle n'est que répétitive et follement ennuyeuse..

588738_jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxJacquot est certes très  souvent un cinéaste de l'épure-sauf dans "Trois coeurs" d'où ma passion pour le film- mais ici, il filme la chair et la supposée  passion, avec une radicalité que l'on ne lui connaissait pas pour un film vraiment trop théorique pour convaincre même un instant.

A partir de l'instant où le personnage de Rey disparaît  et ce, même si Almaric qui l'incarne, ne parait pas super en forme dans un rôle qu'il a déjà tenu en mieux ailleurs  et disparait d'ailleurs, sans qu'on sache trop pourquoi , et on s'en fout un peu à vrai dire,  le spectateur va tomber dans un torrent d'ennui..

Car franchement, voir la jeune  comédienne Julia Roy s'enfermer dans une maison portuguaise, tomber dans la folie, s'inventer des fantomes, tout cela  vire très vite au soporifique  et le dénouement pas plus intéressant que le reste apparait vite comme un soulagement pour le spectateur qui a eu le courage de rester jusqu'au bout de ce film purement conceptuel qui comme tout film qui se veut oeuvre d'art contemporain avant un long métrage de fiction m'agace profondément et donne l'impression de se moquer du spectateur qui le regarde.

Pour moi un des pires films de 2016 mais évidemment comme souvent, certaines critiques adorent...

A jamais Bande-annonce