Les grands romans de 2023 : Hôtel de la folie, David Le Bailly
« La folie est banale et contagieuse. »
Dans ce récit à forte teneur autobiographique, David le Bailly évoque le souvenir de cette grand-mère pianiste, Nerina, cette femme qui un jour de 1987 se défenestra devant lui.
Dans une sorte d'enquête à huis clos et par le biais d'une plume allègre, l’auteur cherche à comprendre qui est cette femme Napolitaine née en 1907 qui, durant toute sa vie, gomma son accent, surveilla son langage par crainte de se trahir de « ce sud de l’Italie crasseux et misérable ».
Et comment a-t-elle pu vivre dans un appartement d’une des plus belles et riches rues de Paris, elle qui n’a jamais travaillé? Il découvre les mensonges, les subterfuges de sa grand mère, personnage romanesque et fascinant.
« Un enfant se souvient de sa grand-mère, Pià Nerina, et de la dernière fois qu’il l’a vue, soit fatidique où devant ses yeux, elle s’est jetée par la fenêtres de leur grand appartement près de la place de l’Etoile. Point de départ d’un huis-clos infernal raconté par l’unique survivant, ce petit garçon devenu grand… "
Entre une grand-mère mystérieuse et une mère folle, Le Bailly s’est imposé en tant que grand reporter et maintenant en tant qu’écrivain.
David Le Bailly rend ici un magnifique hommage à sa grand-mère, à travers ce portrait très intimiste.
On ressent pleinement l'immense attachement qui relie l'auteur à sa grand-mère et l'énigme qu'elle continue de représenter pour lui et on pense tout au long de notre lecture au puissant titre de Lomepal "c'est beau la folie" au thème proche.