L'Opéra : un documentaire qui nous touche ( un peu) au choeur
Le week end dernier j'ai passé un après midi entier dans les coulisses de l'Opéra de Lyon ( pour les besoins de la journée tous à l'opéra) et cerise sur le gateau, j'ai même pu chanter de l'art lyrique devant un public de curieux, grâce à un atelier avec le chef de choeur Hugo Peraldo, chef de chœur et ténor reconnu.
Une expérience difficile mais o combien passionnante qui m'a bien initié à l'art lyrique.
Quelques jours avant, j'avais carrément passé une saison dans les coulisses de L’Opéra de Paris grâce au film tout simplement intitulé "l'Opéra", qui est l'oeuvre du documentariste suisse Jean-Stéphane Bron; sorti sur nos écrans le 5 avril dernier et vu au cinéma le Comoedia.
Paradoxalement, Jean-Stéphane Bron, qui avait notamment réalisé le documentaire "Cleveland contre Wall Street » (2010) sur le procès engagé par des propriétaires dépossédés de Cleveland contre les banques de Wall Street n’avait jamais mis les pieds à l’Opéra de Paris avant d'aller le filmer de l'intérieur.
Su les traces du maitre en la matière Frederik Wiseman, qui avait consacré au ballet de l’Opéra de Paris un documentaire de deux heures trente, « La Danse » en 2009, Bron nous montre comment cette grosse institution fonctionne de l'intérieur avec un travail en immersion totale, et a notamment filmé des centaines d'heures de rush pour ne garder que les plus parlantes .
Du coup pour ne pas trop faire de doublon avec le travail de Weiseman, a orienté son documentaire plus vers l’opéra et la musique, et notamment aussi du côté de Bastille.
Le film s'évertue à montrer le travail, ce moment où s’expriment la difficulté et parfois les conflit et s’arrête là où le spectacle commençait.
L'insitution "’Opéra" peut avoir quelque chose d’impressionnant. et le spectateur sera ravi de connaître les coulisses de Bastille et de Garnier. Certaines scènes sont soit drôles ( le casting de taureaux), soit touchantes ( avec un jeune chanteur russe très charismatique) et souvent évidemment visuellement splendides.
Dommage simplement que le film ne va pas beaucoup plus loin que son sujet de départ et reste finalement pas mal à la surface des choses.
Du coup, on quitte la projection en ne sachant finalement pas grand chose de plus que ce qu'on pouvait déjà deviner de l'exterieur...
L'opéra garde encore pas mal de mystère, et par exemple les tumultes liés au départ de Benjamin Millepied sont tout juste abordées.
En fait, le film de Bron donne surtout l'impression d'être à la gloire de son directeur Stéphane Lissner, visiblement réticent au départ par ce projet, mais qui est particulièrement bien traité par la caméra de Bron.
Bref un film toujours interessant et intelligent, mais qui manque un peu de souffle ( de lyrisme?) pour émouvoir totalement ...