La educación del Rey : un thriller social argentin touchant et prenant
L'histoire du film : le jeune Reynaldo est amené à participer à un cambriolage qui tourne mal. Ses deux complices, dont son frère aîné, sont arrêtés tandis qu’il réussit à s’échapper avec l’argent du vol. Dans sa fuite, il tombe dans le jardin d’un vieux couple, détruisant leur serre dans sa chute. Alors que leurs enfants veulent appeler la police, Carlos Vargas et sa femme décident, contre toute attente, de ne pas dénoncer Rey à la police. Carlos lui propose alors un marché. Il devra réparer la serre avant de partir. Peu à peu, une relation de confiance s’établit entre les deux hommes, tandis qu’à l’extérieur, les commanditaires du vol recherchent « leur » argent.
Notre avis :
Dans la Educacion del rey (qu'on peut traduire par l'éducation de Rey, dimminutif de Reynaldo, personnage principal du film mais aussi de l'éducation d'un roi), un long métrage étonnant qui sort en salles mercredi prochain Santiago Esteves, revient vers sa natale Mendoza.
Une ville qui pour les cinéphiles français rappellent plutot un bon souvenir une comédie de mariage signée Édouard Deluc, "Mariage à mendoza", avec Nicolas Duvauchelle et Philippe Rebbot (qui à l'époque ne jouait pas encore toujours les mêmes roles) et Benjamin Biolay en second rôle.
Le Mendoza filmée par Deluc semblait plutot sympathique et assez cinégénique avec les montagnes de la Cordillière des Andes en toile de fond, en tout cas bien plus que celle montrée par Esteves qui profite de son long métrage pour montrer une société argentine sclérosée par la délinquance notamment juvénile; et dans lequel le délit apparait comme un moyen de survie économique et sociale.
Santiago Esteves utilise à merveille à la fois le paysage montagneux et désertique, accentuant le caractère mythique du récit pour tisser cette intrigue tirée à l'origine de plusieurs faits divers similaires dans lesquels la police argentine utilise ces jeunes marginaux pour commettre des délits.
La relation entre Rey et Carlos qui devient une sorte de mentor est aussi originale que prenante, et la narration est fluide grâce à un audacieux mélange entre récit initiatique et thriller social.
Carlos va décider d’enseigner à Rey certaines valeurs pour l’aider à survivre et à nous donner l'impression d'assister à l'éducation d'un roi".
Les deux interprètes principaux, Germán De Silva et le jeune Matias Encinas apportent une vraie sobriété et une belle crédibilité à ce beau film aussi prenant qu'intense.