Les années se suivent et se ressemblent pour mon top ten cinéma, du moins sur certains aspects…
En effet, après 2015 et 2016, il y a fort à parier (fin de l’insoutenable suspens dans quelques jours à peine) qu’un nouveau Pixar (ou plus exactement Disney/Pixar puisque cela coïncide avec la fusion de ces deux studio mythiques) va une nouvelle fois y pointer son nez en très bonne place , après Vice et Versa et Zootopie qui tutoyaient déjà les sommets les années précédentes.
En effet, et alors même que je pensais avoir affaire, selon certaines critiques à un Pixar un peu mineur, la vision de "Coco", sorti pour la période de fêtes et rattrapé en famille dans les derniers jours de l’année fut un vrai choc, tant ce merveilleux Coco rejoint largement le panthéon des meilleurs œuvres du studio du génial John Lasseter et son équipe.
Dans les veines des Pixar les plus bouleversant, de Là-Haut à Vive Versa, Coco offre une œuvre sur la filiation et la mort aussi drôle que poignante et un numéro d'équilibriste entre gravité et légèreté comme seule Pixar réussit la prouesse depuis plusieurs années.
Traiter de la mort au cinéma dans un long métrage destiné à un public familial est une gageure très difficile à franchir et ce génial Coco le réussit à 200% !!
Avec cette aventure d’un jeune mexicain qui part à la recherche de son identité qui va à la rencontre de ses ancêtres, le dernier né des Pixar constitue une fabuleuse ode au souvenir et à la nécessité d’offrir une seconde vie à des défunts qui continuent à vivre dans nos cœurs, tant qu’ils ne sont pas définitivement tombés dans l’oubli des vivants.
A des années lumières d’un film (A ghost story) aussi prétentieux que vain et ennuyeux au possible (malgré des critiques 100% élogieuses), Coco touche ainsi à l’universalité avec simplicité, profondeur, sens du merveilleux et la belle humanité de ses personnages immédiatement attachant, à l’instar de son jeune héros Miguel.
La gravité du sujet est contrebalancée par la splendeur visuelle d'un monde des morts aussi coloré que gai et qui illustre merveilleusement la possibilité d’une thématique le deuil, pas nécessairement triste, rejoignant en cela le coté très festif de la fête des Morts au Mexique.
Porté par ce qui est un véritable régal visuel ( l’esthétique de Pixar n’aura rarement été à son meilleur qu’ici) Coco force l'admiration grâce à son univers, garni de teintes vives et grâce à la sensibilité manifeste qui irrigue son fabuleux récit.
Cette très belle leçon de vie aborde les thèmes de l'obligatoire devoir de mémoire et du deuil avec ce qu’il faut de subtilité , sans jamais verser dans les raccourcis et la caricature , comme un autre film d'animation grand public aurait tendance à le faire.
Et Coco bouleverse également par la grande réussite de son ambiance sonore. Les Studios Pixar ayant pour la première fois décidé de faire la musique comme un des élément-clé de leur intrigues, sans jamais verser dans les mélodies à la guimauve de la plupart des Disney , et à ce niveau on saluera la participation de plusieurs artistes de grande qualité pour la bande-originale, notamment Michael Giacchino pour la partie instrumentale ou encore Germaine Franco qui réussissent à allier sonorités hispaniques et mélodies fédératrices et entrainantes.
Aussi rythmé que poignant- ses dernières séquences prennent vraiment aux tripes et constituent sans doute les plus grandes larmes de 2017 avec celles versées dans 120 battements par minutes- .ce film conduit avec une maestria incroyable prouve qu’on est bien actuellement dans l'âge d'or de Pixar…
Espérons que celui-ci dure encore de longues années, tant le public a besoin de ce genres de films, et pas seulement le public familial !!