#mardiconseil: Golem, le tueur de Londres : un emballant thriller victorien
" Sur quoi il me laissa tandis qu'inspirant à pleins poumons l'air de Londres, je purgeai la fumée de cigarettes que j'avais emmagaziné. Quelle étrange soirée cela avait été et la nuit ne faisait que commencer. Car à l'aube, quelques heures seulement après que j'eus revu John Cree, on découvrit le cadavre de Victor Farell dans un sous sol deux rues plus loin..."
Publié en 1994, le roman Le Golem de Londres » ,thriller victorien qui emprunte à l'épouvante,.a connu un beau succès en librairies à travers le monde .et ce roman a été adapté à l’écran par le réalisateur Juan Carlos Medina, avec Olivia Cooke et Bill Nighy, et reçu le Prix du jury du festival du film policier de Beaune en mars 2017.
Dans ce roman victorien de Peter Ackroyd, biographe de Charles Dickens nous montre un détective qui enquête dans un but précis : prouver l’innocence d’Elizabeth Cree, une jeune femme et artiste de music-hall accusée du meurtre de son mari. la folie meurtrière du tueur en série qui sévit dans le Londres des années 1880.
Le récit se déroule à plusieurs voix : journal intime de John Cree, journaliste puis auteur dramatique raté, mort par empoisonnement, comptes rendus judiciaires du procès d’Elizabeth, sa femme, suspectée d’avoir empoisonné son mari, puis le récit proprement dit d’Elizabeth, depuis sa jeunesse jusqu’à la réalisation de son rêve : devenir artiste au côté de Dan Leno, qui a effectivement été un des plus grands acteurs comiques de la scène victorienne.
Du début à l'incroyable révélation finale, le lecteur est tenu en haleine par la description hallucinante de la société victorienne que propose l'auteur : on plonge dans les profondeurs de la misère dans les quartiers populaires de Londres e roman propose une plongée impressionnante dans le monde du spectacle de l’époque et une belle ambiance gothique du Londres poisseux des rues mal famées de la fin du 19ème siècle particulièrement bien rendue et ajoute pour beaucoup au climat de tension que l'on ressent tout du long d'un récit qui sait ménager ses effets, et notamment un twist final particulièrement inattendu et plutôt bien foutu.
Les personnages possèdent une belle épaisseur, notamment ceux gravitant autour du héros ( des acteurs de cabaret) rajoutent à ce climat singulier d'un film un peu lent à démarrer, mais au final, particulièrement haletant et qui aurait largement mérité une sortie en salles, eu égard à la production classique des films d'horreurs qui sortent régulièrement au cinéma.
Et pour votre gouverne, même si cela ne vous aidera pas forcément à savoir la résolution de cette machiavélique histoire, sachez que le terme golem, un mot hébraïque, désignait une créature artificielle créée par un magicien ou un rabbin ; il signifie littéralement «chose sans forme»..