" S"il tolérait le karaoké occasionnel du samedi, il fuyait comme la peste les soirées quizz: quel footballeur professionnel entré sur le terrain pendant les prolongations, a marqué trois buts pendant un quart de finale de la coupe d'Angleterre? C'était génant, quand on ne se souvenait pas correctement de son nom: Keely, Kelsen, Riley- pire lorsqu'on le reconnaissait pas et qu'un brave gars dans un élan de générosité, alcoolique insistant pour le présenter à la salle."
Alors que le personnage de Charles Resnick a définitivement popularisé John Harvey,un de ces auteurs ceux qui font aimer le roman noir anglais ce dernier fait parfois la démonstration qu'il existe une vie en dehors de son héros récurrent qui a disparu en 2015, avec le crépusculaire Ténèbres, ténèbres.
Il l'a fait récemment avec un recueil de nouvelles, un mode d"expression qui n'est pas forcément le sien au départ, comme il l'écrit lui même dans la préface de son recueil "Une étude en noir ", inédites en France. avant d'être publiées par les éditions Rivages en octobre dernier. : "Il fut un temps où elles me terrifiaient."
Fort heureusement pour nous, John Harvey a changé d'avis à la fin des années 90, a commencé à écrire des textes courts pour des publications spécialisées quelques nouelles, et a rassemblé le tout dans c recueil "Une étude en noir ", d'une grande richesse. et d'une grande diversité.
On y retrouve Charles Resnick dans deux nouvelles Frandk Elder, qui ont eu la chance d'être des héros de roman ainsi que Kiley, qui est plus adapté aux formats courts, un formidable detective privé ex flic et ex footballeur qui vit avec une comédienne, Kate et dont les aventures font parmi des plus réussies de ce recueil.
A.après avoir écrit pendant vingt ans des romans, Harvey ose s’aventurer dans la nouvelle et le fait avec tellement d’élégance que c'est une lecture idéale pour les fêtes.
Une étude en noir (trad : Karine Lalechère et Jean-Paul Gratias, 331 pages, 16 euros)