UN FILS, premier long métrage de Mehdi M.Barsaoui, par ailleurs scénariste, est l'un des gros événements cinéma du mois de mars qui commence ce dimanche.
Ce film , au cinéma le 11 mars, est une grande réussite pour Mehdi Barsaoui dès son premier long-métrage, lui qu'on avait découvert lorsqu'on était membre du jury d'un festival de court métrage , à Vaulx en Velin, et où nous lui avions attibué le prix de la presse.
Ce court métrage intitulé "On est bien comme ça" retraçait l’histoire d’un vieux monsieur atteint par la maladie Alzheimer et qui revient vivre dans sa famille qui lui cache certains éléments essentiels.
On avait été emballés par cette chronique, aussi tendre que drôle, qui disait, en une vingtaine de minutes à peine, énormément de choses sur le rapprochement des générations et sur les non-dits qui traversent une famille..
"Un fils" suit totalement la lignée de ce court métrage , aussi bien par la pertinence et la finesse de son propos que l'acuité et la tenue de sa mise en scène, qui raconte énormément sur la Tunisie d'aujourd'hui, aussi bien sous le prisme de la politique (et de son rapport particulier avec la Lybie, pays voisin), que de l'humain, qui est manifestement la marque de fabrique du réalisateur Mehdi M Barsaoui .
Le film commence lorsque Farès et sa femme Meriem, un couple tunisiens qui ont bien réussi dans la vie, décident de partir quelques jours en vacances pour faire découvrir la beauté du désert à leur fils unique, Aziz, qu'ils couvent d'un précieux amour .
Le séjour va hélas virer au cauchemar lorsque leur voiture tombe dans une embuscade tendue par un groupe terroriste. Grièvement blessé, Aziz est hospitalisé d’urgence.
Seule une greffe du foie pourrait peut-être le sauver.
De cette situation tragique et extrêmement tendue, va se mêler la révélation d' un secret de famille particulièrement inattendu et qui pourrait bien modidifer la donne entre Farès et Mériem.
Inutile d'en dire plus sous peine de spoiler l'intrigue qui mérite largement qu'on en ait la primeur.
L'important est de signaler qu' UN FILS se révèle un film bouleversant, qui mêle brillamment un drame intime et filial à l’histoire de la Tunisie .
Avec sa mise en scène organique, au plus près de ses personnages, et magnifié par un très beau format en Scope, on ressent absolument toute l'amplitude de la souffrance et des questionnements moraux qui les traversent.
A ce propos le toujours formidable Sami Bouajila y livre une très belle performance d’acteur qui lui a d’ailleurs fait remporter le Prix Orizzonti du meilleur acteur à la 76ème Mostra de Venise.
Pour lui donner la réplique, Najla Ben Abdallah, moins connue en France, mais qui a une certaine notoriété en Tunisie grace à des rôles à la télé, est une vraie révélation tant elle apporte énormément de nuances à ce formidable personnage de Meriem.
Le film, aussi bouleversant que tendu, avec des enjeux proches du thriller que l'histoire fait soulever, est une incontestable réussite et sans aucun doute l'un des films les plus enthousiasmants de ce début d'année.
Ne le manquez sous aucun pretexte, il sort le 11 mars sur ( on l'espère) un certain nombre d'écrans.
Le film est projeté en avant première sur Lyon
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Lundi 2 mars à 20h30 au Lumière Terreaux |