Critique de film : AMEL ET LES FAUVES- les versants sombres de la société tunisienne
Dans Amel & les fauves , le réalisateur Mehdi Hmili filme sans faux semblants les deux versants de la société tunisienne via le parcours douloureux et plein d'intensité d'une mère louve
Arrêtée pour adultère et atteinte à la pudeur alors qu'elle se faisait agresser sexuellement, elle sort de prison des années plus tard et part à la recherche de son fils dans le milieu de la nuit, entre cabarets, boîtes queers et clubs de charme.
Basculant assez vite dans le thriller urbain, sous tension permanente, le long métrage de Hmili offre quelques belles images parfois teintées d’ un doux onirisme qui contrebalance avec la dureté du milieu dans lequel évolue nos protagonistes .
Tout en étant un portrait de femme saississant et profond ainsi qu'une ode à la relation mère fils, Mehdi Hmili réalise un thriller noir dans les rues sombres de Tunis, un moment radical et riche en émotions.
La caméra de Mehdi Hmili réussit à embarquer le spectateur dans des endroits où il est difficile d’aller avec un souci d'authenticitié et de sincérité liée au fait que l'histoire qu'il raconte a quelques relents autobiographiques.
Un voyage en immersion dans une Tunisie meurtrière, souterraine, illégale et criminelle , bien loin des clichés de carte postale.
A noter pour appuyer le propos, un beau casting qui emporte le morceau, notamment la belle présence de Afef Ben Mahmoud qui incarne Amel et le jeune Iheb Bouyahya, terriblement poignant dans le role de Moumen.
Amel et les fauves ***
Film (Tunisie) de Mehdi Hmili
Sortie salles le 26 avril, distribué par la 25e heure