Cinéma/ VOD Le Pinocchio de Matteo Garrone ne fait pas feu de tous bois..
Avec une sortie en salle d’abord repoussée suite à la crise du Covid-19, le film de Matteo Garrone, racheté par Amazon, ne sortira pas du tout en salles.
Heureusement pour ceux qui l'attendaient depuis sa présentation à la dernière Berlinale le film est disponible depuis hier sur Amazon Prime Vidéo et on a pu le voir à cette occasion :
Cette nouvelle version n'est pas comme on pourrait le penser, un remake du classique de Walt Disney de 1940, mais bien une relecture du conte qui est à la base du dessin animé de Disney, celui crée par Carlo Collodi, un peu dans la lignée de la luxueuse série réalisée par Luigi Comencini en 1972.
Pinocchio est une vraie légende en Italie, le pays natal de Collodi, et il était donc tout naturel que ce soit une équipe italienne ( bien que la production soit européenne) qui soit à la base de ce film, avec en tête de proue le réalisateur Matteo Garrone dont presque tous les films sont des sortes de contes, même les plus noirs comme le récent et formidable Dogman.
Le meilleur dans le conte et ici dans le film de Garonne reste ce fantasme impossible d’un père désireux de se créer un modèle parfait, alors que celui ci entend bien au contraire se forger sa propre personnalité, si possible aux antipodes de celle qu’on lui impose.
Ce sont les séquences les plus émouvantes et visiblement ce qui a le plus interessé Mattéo Garrone
De fait, Roberto Benigni, absent des écrans depuis des années, campe un bien beau Gepetto, touchant et juste, drôle et émouvant dans la peau de ce menuisier affamé et désespéré , avec une émotion d'autant plus forte qu'il n'y a pas même 20 ans c’est lui qui interprétait Pinocchio dans son propre film.
Si la mise en scène de Garrone développe un sens du baroque carnavalesque qui fait souvent mouche, certains effets numériques ne sont pas franchement de toute beauté - les personnages du criquet ou du renard et du chat physique anxiogène et repoussant.
Le film qui hésite un peu trop entre comédie grand public et conte plus sombre à la Tim Burton déçoit quelque peu par son coté bancal et surtout vide la portée émotionnelle du récit initial de Collodi.
Et finalement, on en vient à se demander au fil des deux heures qu'on regardé avec intérêt mais avec peu de passion, u l'intéret de cette nouvelle version qui n'apporte pas grand chose aux précédentes.
Gageons que le film de Matteo Garrone aurait certainement pris de l'ampleur sur grand écran.
Gageons aussi que le mexicain Guillermo del Toro, primé aux Oscars avec "La forme de l’eau",qui prépare une nouvelle adaptation du conte dans un projet de film d’animation en stop motion, saura apporter une nouvelle et plus étonnante dimension à ce conte de Collodi qu'on commence à un peu trop connaitre !