On est mercredi , le jour du mercredi BD et pour ce mercredi des vacances de toussaint on a trois BD pour le prix d'une à vous proposer.
Du plus ou moins convaincant :
1/Mon père, cet enfer. ; Travis Dandro ;Gallimard BD
L'auteur, Travis Dandro, raconte dans ce roman graphique, une partie de son enfance et de sa jeunesse par le prisme de sa relation avec son père Dave.
Ce qui m'a frappé d'abord c'est la liberté graphique de Travis Dandro dans les découpages, dans ses plans larges et ses zooms sur des détails. A chaque double page, j'ai été frappée par sa maîtrise de tous les codes de la BD et du dessin.
Les expressions du visage de l'enfant terrorisé, une voix qui hurle, l'ambiance cotonneuse d'un paysage sous la neige, Travis Dandro traduit tout avec justesse et sensibilité.
Et puis il y a l'histoire de ce petit garçon et de son père biologique, ce petit garçon admiratif devant un père qui est pour lui comme un héro et qui, peu à peu, au fil des années, va voir cette image idéalisée se fissurer. On pense forcément à l'Arabe du futur de Riad Sattouff.
Dave est toxicomane, violent parfois, incontrôlable, des années 80 aux années 90, on a l'impression que toute la vie de Travis est conditionnée par ce père : emploi du temps, multiples déménagements.
Travis Dandro nous plonge avec ce roman graphique dans un autobiographie sensible, dure parfois, émouvante. Il aura fallu 40 ans à cet auteur pour livrer cette part très intime de lui, sans fard, ne la ratez pas !
2/ Pendant ce temps, Pelle Forshed, L'agrume
Que ce soit à Stockholm, à Londres ou aux portes de Paris, la vie en banlieue pavillonnaire semble la même. Même uniformité, même quotidien, mêmes problèmes, même ennui.
Alors lorsqu'un père de famille arrivé récemment, disparait sans laisser de traces, cela a des incidences sur la vie de chaque voisin.
A travers cet événément, l'auteur nous parle de notre voyeurisme, de nos questionnements intérieurs, du phénomène de la rumeur, de notre mal être, le tout avec un humour noir qui empêche le propos d'être plombant.
J'ai trouvé le récit assez plat malgré un dénouement plutôt inattendu et les illustrations façon comics strips m'ont laissé hors de l'histoire. Un rendez vous manqué.
3/ La vérité nue, James ( Delcourt)
Le livre propose 100 moments où la vérité finit par surgir. Pourquoi les éléphants détestent-ils la tradition de la galette des rois ? Que savons-nous du virus très virulent de la connerie ?
Pourquoi nous spoile-t-on nos voyages en avion avant le décollage ? Pourquoi porter des chaussures sans chaussettes ?
Autant de questions universelles qui trouvent enfin une réponse définitive dans ce livre.
James dévoile l'animal qui est en nous. et se propose de répondre avec énormément d' humour aux questions universelles que tout le monde (ou presque tout le monde) se pose.
James met la patte là où ça fait mal avec des personnages humains à tête d'animaux, réalistes et très expressifs.
Les planches sont très drôles avec un humour absurde et grincant que ne renierait pas un Fabcaro auquel on pense souvent .
