5 mars 1922- 5 mars 2022 : centenaire de la naissance de Pasolini
Grand révolutionnaire devant l’Éternel, Pier Paolo Pasolini est sans conteste l’une des figures les plus importantes de l’Italie des années 1960-1970.
Cet auteur touche-à-tout, tour à tour journaliste, essayiste, poète, romancier, dramaturge et enfin cinéaste, a réussi en quelques décennies à imposer une œuvre aussi brillante que protéiforme.
Dès ses premiers films, il insuffle au néoréalisme tardif son style iconoclaste, sans équivoque, qui atteste de sa foi dans les potentialités du 7e art.
Virtuose de l’informe, amoureux des contraires, Pasolini réalise des expériences de cinéma atypiques, sans cesse renouvelées.
Il s’en dégage une voix et un langage propres, une certaine poésie du réel qui s’oppose délibérément aux conventions esthétiques et morales de l'époque.
En investissant les cimes du langage cinématographique, en les poussant à des mariages hétéroclites, il a su proposer un contre-monde où les puissances de l’altérité (sexualité, genre) et les voix des oubliés (prolétaires, anonymes, pays du Tiers-monde) sont les modèles de référence.
Parce qu’il était sans doute trop en avance sur son temps, ses engagements répétés, notamment contre la société de consommation, lui ont rapidement valu d’être dans le viseur de la droite et de l’extrême-droite.
Parallèlement, il est aussi en butte aux critiques d’une grande partie de la gauche, communiste ou non. Après de multiples procès, accusations et scandales, Pasolini est assassiné le 2 novembre 1975 sur un terrain vague d’Ostie, près de Rome.
Le festival Ecrans Mixtes qui s'ouvre cette semaine à Lyon rendra hommage au cinéaste italien à l'aune de ce centenaire.
Le festival organisera un hommage exceptionnel autour de son œuvre master class de Ninetto Davoli, acteur muse suivie de la projection Des oiseaux petits et gros (1966).
"Pasolini était un enfant du fascisme, un témoin de la montée du berlusconisme. Un enfant de Roberto Longhi, le grand critique d’art. Un enfant de Roberto Rossellini. "