Fais-moi mal, Boris Vian ! Carmen Maria Vega
Carmen Maria Vega, a sorti son album de reprises de titres écrits par Boris Vian intitulé « Fais-moi mal Boris Vian ! » le 27 octobre. Bien que les textes aient été écrits par Boris Vian, Carmen Maria Vega s’approprie les chansons avec fluidité et délicatesse, en allant même jusqu’à féminiser les titres, comme en témoigne le premier single de l’album, « J’suis snobe »,
E lle a deux prénoms, un patronyme d’étoile, un charme
fou et un talent bien singulier.
Chanteuse, comédienne, écrivaine, réalisatrice, CARMEN MARIA VEGA ne cesse de multiplier expériences et projets, endossant rôles et répertoires, avec la même énergie mais jamais au même endroit.
Rien d’étonnant, donc, à la retrouver ici en interprète éclairée des chansons de Boris Vian.
Comme Carmen, l’auteur de L’Écume des jours avait plusieurs cordes à son art, à défaut
de plusieurs pistons à sa trompette. Un retour, plutôt qu’une
récidive.
Dès 2009, elle avait participé à une compilation « tribute » à Vian (paradoxe, elle y interprétait « Bourré de complexes »...) avant d’enregistrer un mini album de reprises,
quatre ans plus tard, sous le titre déjà évocateur de Fais-moi mal Boris !
Ce sont quelques-unes de ces chansons que l’on retrouve dans ce nouvel opus, mais réorchestrées et réenregistrées, agrémentées de nouveautés.
À côté de classiques inévitables comme « Strip Rock »,« La Complainte du progrès », « Je bois », « Fais-moi mal, Johnny », ou « J’suis snobe » (à l’orthographe féminisée),
on y trouve ou redécouvre de plus inhabituelles et mélancoliques ballades qui risquent de surprendre tous ceux qui ne connaîtraient de l’œuvre de Vian que son humour
sarcastique.
Sous la houlette du musicien et arrangeur Antoine Rault (Lescop, Forever Pavot), ces chansons aux musiques signées Alain Goraguer, Jimmy Walter, Gérard Jouannest, Serge
Gainsbourg ou Vian lui-même, reprennent une fraîcheur nouvelle tout en conservant leur intemporalité de classiques inaltérables, avec la complicité bienveillante de Nicole
Bertolt, mandataire de l’œuvre de l’écrivain.
À l’image de la photo de pochette de l’album, sur laquelle Carmen pose dans
l’appartement parisien de l’artiste, avec sa fameuse harpeguitare. « Je suis une interprète, je cherche à livrer ma vérité », dit celle qui a aussi dans sa besace des projets aussi divers que l’adaptation cinématographique de son livre (Le Chant du
bouc, paru chez Flammarion) ou la préparation d’une revue érotique : « j’adore planter des graines et les voir pousser, c’est comme ça que j’imagine mon métier. » Boris par Carmen, voilà qui fait du bien !!