Critique : BLAGA'S LESSONS : peinture au scalpel d'une Bulgarie corrompue
" Tout ce qu'ils nous ont dit sur le communisme pendant le communisme était faux, mais tout ce qu'ils nous ont dit sur le capitalisme était vrai "
Maxime bulgare
Blaga aurait pu être une retraitée sans histoire comme il en en existe beaucoup en Bulgarie.
Terne et discrète, pour améliorer sa maigre pension elle donne des leçons de bulgare à des étrangers en cours de naturalisation. Le bulgare cette langue maternelle qu'elle adore et qu'elle a enseignée toute sa vie au collège de Choumen, une ville importante au nord du pays.
Une vie triste avec pourtant un projet, offrir une concession et une pierre tombale à son mari décédé depuis peu, et pour elle aussi dans un avenir qu'elle espère lointain.
Mais la petite vie de Blaga va basculer lorsqu'à la suite d'une escroquerie téléphonique elle se voit délestée de toute ses économies. Pour se renflouer rapidement et pouvoir payer les pompes funèbres Blaga est vraiment prête à tout.
Chacun sauve sa peau et ses rêves comme il peut face à la dure loi de l'économie de marché.
Portrait de femme mais aussi et surtout compte rendu économique et social d'un pays où la corruption et la criminalité se sont adaptées avec virtuosité au capitalisme et à ses dérives.
" Blaga's lessons " est un film terrible, d'une noirceur absolue porté par le jeu rentré d'une comédienne impressionnante, Eli Skorcheva,
La caméra au scalpel de Stephen Komandarev, déjà remarqué pour Taxi Sofia il y a quelques années, ne jugera jamais sa triste héroïne tout le long de sa descente aux enfers morale, mais les scènes finales, glaçantes de cruauté laisse le spectateur complètement sonné.
BLAGA'S LESSON / Au Cinéma le 8 Mai
Un film de Stephan Komandarev
BLAGA'S LESSON / Au Cinéma le 8 Mai
Un film de Stephan Komandarev