CRITIQUE - UN JOUR FILLE , Anne Grandjean, intersexe avant l'heure
Au XVIIIe siècle, une jeune personne au sexe incertain, grandie fille, est poussée à « changer d’habit » en raison de son attirance pour les filles.
Devenue homme, il se marie mais est bientôt condamné comme profanateur du mariage. C’est un des premiers films sur une personne « intersexe » – dit alors « hermaphrodite ». Ces gens qui naissent avec une anomalie et auxquels on a du mal à attribuer un sexe à la naissance », explique le réalisateur
L’histoire vraie d’Anne Grandjean, née intersexe, et de son procès retentissant, interroge encore aujourd’hui nos certitudes. Une histoire vraie pour un film dit « d’époque » mais dont la thématique résonne fortement aujourd’hui, notamment sur les questions liées au genre. Singulière, cette histoire questionne chacun sur son rapport au genre, et au périmètre possible de ses amours.
Jean-Claude Monod signe ici son premier long métrage en tant que réalisateur et scénariste, qui amène à la réflexion sur l'histoire des personnes intersexes, de leur condition passée et présente.
Notons que la majorité des comédiens sont assez peu connus à l’instar de l’actrice principale Marie Toscan qui livre dans ce film une interprétation assez étonnante, pleinement crédible en homme et en femme.
La réalisation manque parfois d'un peu de souffle et d'inventivité, mais l'intrigue est suffisamment passionnante et bien racontée, et les dialogues, assez soutenus et modernes pour l'époque capte l'attention.
« J’ai aimé travailler cette question des normes, des existences qui ne sont pas vraiment dans les cases », confie Jean-Claude Monod dans les notes d'intention du film.