CRITIQUE- PENDANT CE TEMPS SUR TERRE
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Passionnée de dessins et de comics, Elsa (Megan Northam) n’a plus le goût à rien depuis la disparition de Franck, son frère astronaute, lors d’une mission spatiale. Revêtue de sa tristesse, elle se laisse vivre sans se préoccuper du lendemain. Mais un jour, la voix de son frère résonne à ses oreilles, puis une autre, inconnue. C’est celle d’un être extraterrestre qui propose à Elsa un marché : il peut l’aider à retrouver Franck si elle facilite son arrivée, et celle de ses compagnons, sur terre. Mais pour cela, la jeune femme devra remettre en question sa morale.
Pendant ce temps sur terre est un film de Science-fiction dont le réalisateur est Jérémy Clapin, qui jusqu’à présent n’avait réalisé que des films d’animations : deux courts-métrages et un long métrage intitulé «J’ai perdu mon corps» qui nous avait totalement emballé à l'époque de sa sortie il y a déjà 5 ans.
Grand prix de la semaine de la critique à Cannes, Cristal du long métrage au Festival du film d’animation d’Annecy, deux César et une nomination aux Oscars!
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Son premier long-métrage en prises de vue directes est en soi un petit événement, qui plus est dans une thématique assez marginale en France, celle du cinéma de l’imaginaire
L’auteur s’amuse avec les codes du genre, ceux notamment de l’invasion, comme dans L’invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel,
Pendant ce temps sur Terre. est une version bien plus intimiste et épuré du film de Siegel
Il ne s’agit que d’un petit groupe de personnes, cinq en tout, qui jouent leur survie de la même façon que Franck, tous comptant sur la rapidité d’action de la seule Elsa.
Sur le papier, «Pendant ce temps sur terre» questionne notre moral et notre éthique Est-ce qu’une vie vaut plus qu’une autre ? Jusqu’où irait-on par amour ? Dans son incapacité à vivre dans un monde qui ne contiendrait pas son frère, Elsa n’est qu’une coquille vide qui a abandonné tous ses rêves, se contentant de se mouvoir sans but
Le réalisateur aborde le genre de la Science Fiction avec beaucoup de sobriété. L’accent est porté sur le traumatisme que subit Elsa à la suite de la disparition de son frère. Il y a bien une rencontre du troisième type mais elle est invisible et sans effets spéciaux.
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Dommage que le film ne va pas au bout de ses ambitions car le long métrage reste trop lisse, trop propre, toujours en surface
. L’irruption du fantastique paraît étrangement plate : voilà un film qui essaie de parler de quelque chose de vertigineux et gigantesque mais qui reste très terre-à-terre, pas vraiment capable d’ouvrir l’imagination.
Jérémy Clapin livre au final film inabouti et frustrant, eu égard à son point de départ,, . Le film s'appuie sur certains effets sonores mais reste visuellement bien trop sage pour susciter une véritable exaltation.
Quant à l'émotion, en dépit du sujet et du dilemme posée à son héroïne, elle ne transparaît jamais ou quasi jamais
Dommage pour l’actrice Megan Northam . Aperçue dans le nostalgique «Les Passagers de la nuit» avec Charlotte Gainsbourg et dans la série de Cedric Klapisch «Salade Grecque», elle illumine le film par son mystère, sa passion et son énergie
L’idée, originale et charmante, ne demandait que peu de moyen. Malheureusement, malgré le talent évident du cinéaste, le projet finit par devenir peu passionnant et engageant
Une petite déception eu égard à nos grosses attentes.
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Sortie le : 3 juillet
Distribution : Diaphana Distribution
Casting : Megan Northam, Sofia Lesaffre, Catherine Salée et Sam Louwyck
Genre : Drame