LA ZONE D'INTÉRÊT le film choc de Jonathan Glazer sort en vidéo : notre pour-contre
LA ZONE D’INTÉRÊT sera disponible le 5 juillet en pas moins de 3 éditions avec bonus. On revient à cette occasion sur un des films événements du festival de Cannes de l'an passé.
LA ZONE D’INTÉRÊT : NOTRE POUR
Comment peut-on vivre une vie heureuse et paisible, quand les pires atrocités se
produisent juste à côté de chez soi ? Glaçant et terrifiant, LA ZONE D’INTÉRÊT met
en avant la banalité du mal, en adaptant brillamment le roman éponyme de Martin
Amis (Prix du Meilleur Livre Étranger en 2015) et en racontant l’histoire vraie de
Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz, et de sa famille.
Si l’expression Zone d’Intérêt désignait pour les nazis une zone de 40 km2 qui
entourait le camp d’Auschwitz, la maison des Höss est littéralement adossée au
tristement célèbre camp de concentration. Cette famille ordinaire vit dans un cadre
bucolique, les enfants jouent dans la piscine… et les fumées, les tirs, aboiements et
cris effroyables venant du camp à côté ne leur font aucun effet.
La superbe photographie de ce cadre paradisiaque, et l’utilisation de hors-champs pour tout ce qui se passe dans le camp accentue l’horreur de la situation.
Un film choc lauréat du Grand Prix de Cannes en 2023, LA ZONE D’INTÉRÊT nous
plonge dans une atmosphère sinistre de déshumanisation. Le réalisateur britannique
Jonathan GLAZER (Under the Skin) nous transporte dans les tréfonds les plus
Communiqué de Presse
glaçants de l'âme humaine. Filmé à Auschwitz même, ce chef d’œuvre est une
expérience obsédante qui fait froid dans le dos, et qui s’inscrit comme l’une des plus
grandes œuvres cinématographiques de cette décennie
Filmé à Auschwitz même, ce chef d’œuvre est une expérience obsédante qui fait froid dans le dos, et qui s’inscrit comme l’une des plus grandes œuvres cinématographiques de cette décennie.
Rédacteur : Michelio
NOTRE CRITIQUE PLUS MITIGEE
Il a sans doute été le film le plus marquant du festival de Cannes, ne serait ce que par le Grand prix qu'il a récolté, (alors que pas mal d'observateurs avisés) lui aurait donné la récompense suprême, mais aussi et surtout par la multiplicité des débats qu’il a suscité, comme le fait forcément chaque projet touchant à un tel sujet qu'est la Shoah.
« The Zone of interest », et ses effets sonores sophistiqués, son ellipse de plusieurs décennies, entre autres prouesses formelles pourrait servir d'emblème à un cinéma brillant, cérébral, très théorique, et forcément un peu froid .
On se rappelle du débat sur le faux suspens de la douche chez Spielberg, qui a désormais 30 ans, et des colères épiques de Claude Lanzmann, gardien du temple de l’impossibilité de la représentation du camp d'Auschwitz, encore plus ulcéré par la volonté d'un Roberto Benini de raconter par la fable l'horreur des camps de concentration et d'extermination.
En ce sens, le film de Glazer (dont le précédent, Under the skin, avait profondément marqué les esprits mais nous avait laissé un peu circonspect ) est sans doute profondément conforme à l'esprit de Lanzmann : se cantonnant à la « zone d’intérêt » (qui détermine les alentours du camp) en refusant de représenter l’horreur, il décrit avec minutie et banalité le quotidien classique et monstrueux de la famille Hoess,
La zone d'interet impressionne, certes au moins dans un premir temps , par la sécheresse de son dispositif qu ausculte la banalité du mal. Mais ce hors champ tisse une partition sidérante qui interroge les limites de notre perception : est-ce que réellement l’on entend pas ? Ou est-ce que l’on ne souhaite pas entendre, à force de trop entendre ?
Le film est évidemment d'une ambition formelle évidente mais son expérience provocatrice et secouante force plus l'admiration par son dispositif que par les émotions qu'il provoque.
La zone d' d'intérêt, qui multiplie certains effets et tics de réalisation , enferme le film dans un dispositif qui le rend finalement conceptuel, proche de l'installation d'un musée d'art contemporain.
Il en va de même pour son refus évident de narration classique qui peut se retourner contre le film lui même en donnant une impression de long métrage un peu trop arty qui se contemple plus qu'il ne bouleverse, malgré l'horreur qu'il raconte. Adulé par pas mal de cinéphiles, cette zone d'interêt, brillante, mais prétentieuse, m' aura laissé un peu sur le bas côté, loin de la vie est belle, la liste de Schindler ou du fils de Saul de László Nemes, plus vibrant d'intensité.
Rédacteur :Philippe H
Pour faire honneur à la qualité et la nécessité de ce film, LA ZONE D’INTÉRÊT sera
disponible le 5 juillet en pas moins de 3 éditions avec bonus : DVD, Blu-Ray, ainsi
qu’un combo UHD + Blu-Ray dans un magnifique digipack et son étui.
Bonus
> Entretien avec Antoine Desrues, critique de cinéma (32 min)
> Secrets de tournages (7 min)
> Making of (30 min – éditions Blu-Ray et combo UHD+Blu-Ray uniquement)
Le film LA ZONE D'INTERET, en DVD, Blu-Ray et combo UHD+Blu-Ray le 5 juillet 2024.