Ce mercredi soir, pour le premier moment musical du festival,  Louise Attaque était sur la scène de Fourvière, devant un amphithéâtre plein à craquer.

Deux ans après la sortie de leur dernier album, Louise Attaque est venu faire un tour à Lyon pour les Nuits de Fourvière.,

Le trio mythique était accompagné  en première partie du jeune chanteur lyonnais Martin Luminet, et son style très singulier, quelque part entre chanson et spoken word.

Avec son complice et ami Ben Geffen avec qui il a tourné durant deux ans, Martin mêle synthés, boucles électro et « spoken word » pour dire tout ce qu'il a sur le cœur de fort belle façon, en chansons et en mélodies qui débordent parfois des refrains.

On suit Martin depuis quelques années, on l'avait même interviewé assis sur un bac à sable devant la mythique salle A tout bout d'chant, la question de l'intime s'impose à Martin qui aborde dans ses textes  des questions essentielles comme son rapport à l'amour, à la disparition et à l'absence.

On a a eu si besoin était la preuve sur la scène en entendant les morceaux rageur et fiévreux, où son flow nous aura littéralement bluffés que Martin Luminet n'a rien à envier à celle d'un Orelsan,

Et puis, il semblait visiblement ravi et ému de son retour au bercail; Il a confié au public, des la fin de son premier morceau,  à quel point jouer à Fourvière où il voyait tellement d'artistes assis sur les gradins quand il était minot,  était un rêve…

Un rêve magnifiquement accompli.l’attention de tout le public et un  partage d'un moment  subliment suspendu.

Voix singulière et tranchante de la pop française,  pas sassez reconnue à notre gout, MARTIN LUMINET aura montré dans son répertoire des textes  où se bousculent  dans un seul et même élan idées noires et mélodies lumineuses.Impudeur, colère et refrains, tout y est flamboyant.

 Gaëtan Roussel  en personne, casquette vissée sur la tête, vient même préter main forte à Martin dans le fabuleux Silence et son "ouais ouais ouais"  scandé en force par l'ensemble du public. ON s'attendait à ce qu'ils embraient sur Jusque ici le duo que les deux artistes ont enregistré sur le dernier album de Gaetan Roussel, mais comme on était dans un concert de Louise attaque on imagine que cela était moins cohérent avec l'ensemble..

Finissant son -trop court- récital par un Monde d'une puissance folle, on quitte ravis  ou le retour de l'enfant prodige , Martin Luminet,  roi dans son royaume...

Place ensuite à Louise Attaque en tête d’affiche  pour le tout premier concert estival d'une tournée qui leur permet de fêter leurs  30 ans de carrière.

 Gaëtan Roussel et les siens retrouvent aujourd’hui la scène pour distiller  avec un plaisir contagieux classiques et morceaux récents, en prise avec leur époque.

 Gaëtan Roussel, Robin Feix, Alexandre Margraff et Arnaud Samuel forment Louise Attaque. dès 1994 mais leur style unique, mélangeant rock et violon, est difficile à faire accepter. Ils passent de nombreux mois à composer, répéter, et jouer dans de petites salles, cherchant désespérément à se faire remarquer. Mais les maisons de disques ne sont pas intéressées, trouvant leur son trop différent. ✋

 C'est en  1997 qu'ils  sortent leur premier album éponyme de manière indépendante. Contre toute attente, l'album devient un succès fulgurant. Le single "J't'emmène au vent" conquiert le cœur du public, et le bouche-à-oreille fait le reste.

L'album se vend à plus de 2,5 millions d'exemplaires, un record pour un groupe débutant en France.  Ces Bretons ont tout digéré de ce qui fait l'essence de la musique authentique américaine : le folk, le blues et la country.

 Pour rendre hommage au carton de ce premier album, le groupe le joue en quasi intégralité  pendant la première heure du concert,

C’est donc logiquement qu’on attaque directement avec J’t’emmène au vent suivi de près par Ton invitation. Les hits embarquent instantanément la foule qui se déchaine.

De ce concert de mercredi soir, on retiendra l’effervescence et la symbiose avec le public des l'entame de J’t’emmène au vent, reprise par tous les spectateurs.

 Pour ce qui est de distiller un folk rock tendu à l'instrumentation dépouillée et originale (guitares, violon, etc.), ces trois -là Alexandre Margraff a quitté l'aventure il y a quelques années s'y entendent à merveille.  Viennent ensuite des titres qu'on a énormément écouté voilà 25 ans :" Savoir", "Arrache-moi", le très attendu " Léa".

Les 3 musiciens offrent une prestation particulièrement réussie sur la douce mélodie de Cracher nos souhaits. Les nuits parisiennes…

Qui deviennent exceptionnellement « Les nuits lyonnaises » : « J’voudrais vivre des soirées parisiennes… Mais là on vit une soirée lyonnaise ! » clame le leader du groupe pour le grand plaisir du public déchainé.

En entendant  "J't'emmène au vent" et "Cracher nos souhaits" on se dit que plus que jamais la voix de Gaëtan Roussel rappelle celle de Jacques Brel.

Le groupe  attaque ensuite  les morceaux des autres albums lors d'un deuxième round.

La seconde partie du concert est réservée aux titres plus récents de Louise Attaque, moins connu que les premiers certes mais tout aussi fédérateurs et galvanisant,

Le récent Planète Terre est à ce carrefour-là, entre permanence du violon et éclats de sonorités modernes.

Un concert qui aura rassemblé  fans historiques et leurs enfants.  Il faut dire que les chansons emblématiques “J’t’emmène au vent” ou “Ton invitation” sont jouées dans les soirées des jeunes ( c'est mes enfants de 15 ans et 18 qui me l'ont confié).

Après deux heures de show,  à minuit bien sonné, et un second "J’t’emmène au vent " entonné au sein même du public dans la fosse, il est l’heure de redescendre de son nuage. Jusqu’à la prochaine tournée anniversaire  ?

Martin Luminet et Louise attaque aux Nuits de Fourvière

Concert du mercredi 5 juin 2024

Photos: Quentin LAFONT_Nuits de Fourvière