Pleurer au supermarché
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Mon snobisme fait que je me méfie un peu quand l’argumentaire pour vendre un bouquin s’affiche sous forme de bandeau « le livre qui a déjà conquis des millions de lecteurs« . Pourtant dès le chapitre d’ouverture, quand l’héroïne, Michelle Zauner, nous explique pourquoi elle se retrouve à pleurer dans un supermarché H Mart, j’ai été prise dans les filets du livre.
A la fois amusée, émue, intriguée, curieuse. Je suis nulle en cuisine coréenne (et pas particulièrement fan de cuisine asiatique en règle générale) mais j’ai cherché avec joie tous les plats, ingrédients, spécialités qui égrènent le livre. Si vous aimez les romans qui parlent de gastronomie, qui mettent à l’honneur la richesse d’une culture à travers sa cuisine, vous aimerez forcément ce roman.
Mais Pleurer au supermarché c’est bien plus que cela ! Michelle Zauner parle beaucoup de nourriture car sa mère lui a toujours montré son amour, son attachement à travers celle-ci. L’écrivaine nous raconte ainsi les relations, tout sauf sans histoire, avec sa mère : l’éducation qu’elle a reçue enfant (et les tiraillements liées à la double identité, Michelle ayant vécu en grande partie aux Etats-Unis, son père étant également américain), la douloureuse et chaotique traversée de l’adolescence, l’éloignement et puis la maladie de sa mère qui a entièrement reconfiguré leur rapport.
C’est un magnifique hommage qui ne tombe jamais dans l’hagiographie. Michelle Zauner ne s’épargne pas ni ses proches, ils sont tous simplement imparfaits et donc très humains ! Bref le bandeau était plus qu’un argument marketing, je comprends pourquoi ce roman a séduit des milliers de lecteurs !