Gaël Morel nous bouleverse avec «Vivre, mourir, renaître»
Découvert dans la section Cannes Premières en mai dernier, "Vivre, Mourir, Renaître", nouveau film de réalisateur de Gaël Morel, est sorti en salles ce mercredi.
Début des années 1990, à Paris. Emma (Lou Lampros) et Sammy (Théo Christine) s’aiment. Sammy ne cache pas à sa chérie qu’il a eu des aventures masculines, mais pour Emma, ce n’est pas un problème. Elle trouve même la chose plutôt excitante. Tout en prévenant son amoureux que dorénavant, elle le veut pour elle toute seule. Sammy n’est pas contre et ils mettent au monde un petit Nathan.
Découvert d’abord en tant qu’acteur dans "Les Roseaux Sauvages" de Techiné, avant de réaliser entre autres "À Toute Vitesse", "Le Clan" et le très beau "Après Lui", avec Catherine Deneuve, le cinéaste vient ici pour raconter une histoire d’amour bouleversante et romanesque en diable dans laquelle la maladie s’invite en trouble-fête.
Trente ans après la présentation des Roseaux sauvages où il débutait comme acteur, Gaël Morel livre une œuvre qui emprunte pas mal au cinéma d’André Téchiné,
Lumineux, romanesque et dramatique, évoquant le désir homo et hétérosexuel, l’amour, l’amitié, la joie de vivre, le partage, Gaël Morel dresse un film personnel d’une grande délicatesse qui parle avant tout d’amour mais aussi de grandes thématiques : la gestion du VIH dans la famille, la bisexualité dans le couple, la fidélité dans le couple à trois, l’éducation des enfants de parents atteints de VIH...
Déroulant son histoire sur une dizaine d’années, Gaël Morel propose un film particulièrement émouvant, posant mille questions face à la peur de la mort qui s’installe. Cette œuvre intelligente et profondément émouvante est portée par trois excellents comédiens. Lou Lampros est parfaite dans le rôle d’Emma, tour à tour compréhensive, généreuse, en colère, exaspérée. En Sammy emporté par la maladie, Théo Christine nous brise le cœur, tandis que Victor Belmondo séduit en Cyril par sa sensibilité à fleur de peau.
Un vrai coup de cœur pour un film qui permet de concourir dans la catégorie des grands films sur le couple ou sur le Sida
🎥 Film vu au comoedia lors de l'avant-Première du film Vivre, mourir, renaître, mardi 10 septembre à 20h30, en présence du réalisateur Gaël Morel.
http:// Les mots du réalisateur : "Ce film vient de loin. Au départ je voulais faire un documentaire pour recueillir la parole de personnes qui ont vécu l’hécatombe du sida dans les années 90 et qui ont été sauvées in extremis par l’arrivée des trithérapies. J’ai commencé un travail d’enquête en rencontrant ce qu’on peut appeler des survivants. Les plus jeunes avaient une quarantaine d’années mais l’âge moyen des témoins se situait plutôt autour de la soixantaine. C’était passionnant et bouleversant d’écouter ces personnes matures parlant de la maladie. Mais très vite j’ai réalisé que je voulais raconter autre chose : comment toute une jeunesse a été fauchée par le sida. Comment des garçons ou des filles qui avaient 20 ans dans les années 90 se sont retrouvés subitement condamnés à mort