Écouter les sirènes ; Fabrice Melquiot : Jodie, c'est là que tu descends
« On raconte sa jeunesse et ce n’est plus qu’un film pixélisé à l’excès, projeté sur un drap troué. Quand j’écoutais John, ces derniers temps, ressasser les années 1960 à Portland ou New York, il peinait à rassembler les morceaux. De longues plages de silence hachaient ses prises de parole. Il était là, plein de cancer et de gratitude. Il répétait : C’était bien, c’était bien, tout ça, c’était bien. À quel point c’est vrai, je ne sais pas.
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Écouter les sirènes de Fabrice Melquiot (août 2024)
Jodie Casterman, comédienne de 36 ans a grandi avec sa mère Suzanne, éternelle hippie, puis avec John, le meilleur ami de celle-ci, qui l’a adoptée quand elle avait cinq ans.
Au seuil de la mort, il révèle à la jeune femme un secret. Une quête identitaire va alors commencer pour Jodie et sans trop spoiler disons qu'un tube mythique de Léonard Cohen sera de la partie
Fabrice Melquiot, dramaturge francais auteur d’une soixantaine de pièces de théâtre publie son premier roman pour cette rentrée littéraire 2024.
Un roman d'émancipation dans lequel le personnage central va prendre conscience de sa relation aux autres.
Son style singulier, musical, ’aux dialogues ciselés proche de l’échange oral, donne la sensation d'une vraie authenticité, loin d'un superficiel qu'on voit parfois dans les romans français.
Sensible et puissant.
« Ecouter les sirènes » de Fabrice Melquiot est publié aux éditions Actes Sud.
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Un mensonge et quelque deux mille kilomètres séparent Jodie Casterman d'un inconnu dont elle est la fille : voilà ce que lui révèle John, son père adoptif, au moment de mourir. Jodie (trente-...
http://actes-sud.fr/catalogue/litterature-francophone/ecouter-les-sirenes
« Les autres. L’ombre des autres pèse sur nos vies : grand parasol encombrant, blister noir sur nos chansons favorites et nos élans, suaire sombre, à densité variable. L’ombre des autres recouvre nos gestes et oriente nos pensées. Elle nous lèche les cuisses comme une chienne en chaleur, nous mord la nuque et plante une paille dedans. Elle nous vampirise, nous suce la moelle, ne nous laisse jamais tranquille. »