[CRITIQUE] HERETIC : Tac...Tic-Tac..Tic-Tac...et Toc!!
Un film avec Hugh Grant cela ne se refuse jamais. Et dans un rôle de méchant encore moins.
Hugh Grant sera donc Mister Reed, un onctueux sexagénaire qui accueille avec curiosité et bienveillance, dans sa modeste demeure (un peu sombre et gothique tout de même, ce qui ne présage rien de bon), deux jeunes mormones venues lui expliquer les bienfaits du Saint Sauveur, le saint patron de leur religion.
Séducteur en diable ( si je peux m exprimer ainsi ) Mister Reed, singulièrement, semble en connaître un rayon question monothéisme et histoire des religions.
Trop peut-être ? De chaleureux et cordial, aux yeux des demoiselles et des spectateurs, il devient, déconcertant, embarrassant puis très rapidement inquiétant, surtout que son épouse, soit disant occupée à ses fourneaux, tarde à faire son apparition.
Et dehors, souffle le blizzard.
Oupss..Tiens, c'est étrange la porte d'entrée vient de se verrouiller toute seule et ses lumière qui s'éteignent et se rallument de manière intempestive, cette maison serait-elle l'antre d'un malade mental ou pourquoi pas de Lucifer en personne.
Là, Mesdames je crois que vous allez avoir quelques soucis, c est le moment ou jamais de prier votre Dieu Mormon...
Conte mystique et horrifique, Heretic peut se voir comme une sorte d'escape Game philosophique et religieux dans lequel portes et trappes s'ouvrent et se ferment et d'obscures escaliers entrainent nos malheureuses héroïnes dans une spirale morbide et infernale.
Tout cela est bien alléchant.
Une mise en place de très bonne tenue, gros plans saisissants sur les visages et les objets, et puis ça parle beaucoup, ce qui est plutôt original pour un film de genre, Scott Beck et Bryan Woods seraient ils des petits neveux du pieux Robert Bresson ( pas Besson ) ou du loquace Eric Rohmer, tous deux touchés par une grâce méphistophélique ? Croire ou ne pas croire telle est la question.
Hélas, au bout d'une première heure plutôt bien menée, et un Hugh Grant en très grande forme, le scénario s'enfonce dans un goubliboulga ridicule à force d'explications nébuleuses et autres résurrections et situations improbables.
Bref du grand n'importe, malgré de belles idées de mise en scène.
Trop tard, le flegme et la distance so british de notre cher Hugh ne peuvent plus sauver le film du ridicule.
Reste au générique de fin, une belle et douce adaptation de " Knock, Knock on the heaven's door " du dieu vivant Bob Dylan.