Boulimique de travail autoproclamée, la comédienne Ophélia Kolb est sur tous les fronts en cette fin 2024-début 2025.

Elle tiendra ainsi le rôle principal de la saison 2 de Panda sur TF1 aux côtés de Julien Doré tout début 2025, gros succès de TV après le triomphe de la série "Dix Pour Cent " sur France Télévisions (dans le rôle de Colette, la compagne de la redoutable Andréa)

Et elle est également le rôle principal du film suisse "Les Courageux " de Jasmin Gordon qui a été entre autres festivals sélectionné au TIFF.

Et en presque 20 ans de carrière  celle qui a été formée à l'École de Chaillot, et qui a joué des textes exigeants au théâtre (Tenessee Williamas, Paul Auster , Stephan Zweig) multiplie également les rôles au cinéma et à la télévision.

 

Ophélia Kolb est une véritable enfant de la balle.  Son père, metteur en scène et directeur de théâtre turc, et sa mère, marionnettiste allemande, lui ont donné le prénom de l'héroïne de  Hamlet... et le goût des planches.

On a profité de la trêve des confiseurs pour lui passer un petit coup de fil et échanger avec elle sur ces différents projets.

On connaissait l'actrice qu'on sentait sensible et impliquée, l'être humain nous aura autant si ce n'est plus ravi par sa disponibilité et la profondeur de ses réponses  :

Bonjour Ophelia, et ravi vraiment d'échanger avec vous pour la toute première fois car on apprécie énormément votre travail à Baz'art. Avant de parler de votre travail d'actrice, un petit mot sur votre récente expérience de chanteuse..

J'ai cru comprendre  que vous avez chanté devant des milliers de personnes en duo avec le leader d'un illustre groupe, pouvez- vous nous en dire plus?

 

Ophélia Kolb (rires)  : Avant tout, merci pour vos compliments sur mon travail, cela me touche vraiment.

Et sinon, pour en revenir à cette parenthèse musicale,  c'est vraiment quelque chose d'incroyable qui est tombé du ciel complètement par hasard et que j'aurais jamais osé réver... 

C'est dans le cadre d'un concert "Nos Voix Pour Toutes” ,grand show solidaire  à l’Adidas Arena  pour dire STOP aux violences faites aux femmes ( NDLR:  on peut revoir le concert en entier sur TMC où il est disponible en replay).

C'est Nicolas Sirkis, le chanteur d'Indochine,  qui a tenu absolument à chanter un duo avec moi j'avoue ne même pas avoir osé lui demander pourquoi, j'étais tellement folle de joie par l'idée que j'ai préfère ne pas déflorer le mystère...

En plus sa proposition de chanson me séduisait totalement, c'était : " Je ne peux plus dire je t'aime " de Jacques Higelin;  une chanson que j'aime particulièrement.

Alors, certes, j'avais un trac de fou au départ de chanter avec cet artiste mythique devant 6000 personnes, mais Nicolas et toute l'équipe de production derrière m'ont mis tellement à l'aise que cela s'est formidablement bien passé ..

En tout cas, je ne sais pas si j'aurais encore l'occasion de revivre une expérience pareille mais c'était vraiment incroyable,  j'étais vraiment sur un petit nuage..

Vous nous dites que vous n'avez pas osé demander à Nicolas pourquoi il a pensé à vous pour chanter ce titre avec lui..Est ce que généralement, quand un metteur en scène de théâtre ou cinéma vous veut pour un rôle, vous faites pareil, vous ne leur demandez pas forcément pourquoi ce choix?

 

Ophélia Kolb : Cela dépend j'aurais tendance à vous dire...

au théâtre, si, je sais souvent pourquoi on me choisit on en parle avec le metteur en scène, ca a quand même souvent à voir avec l'image que je renvoie.

Et au cinéma, souvent je passe des auditions encore maintenant pour un rôle, donc si je suis retenu après les tests, en général je connais aussi les raisons puisqu'on a discuté sur le sujet avec le directeur de casting..

Mais concernant le duo avec Nicolas,  il faut savoir que je ne suis pas chanteuse de formation, je n'ai jamais vraiment chanté en public, ou alors rapidement au détour d'une  une pièce ou un court métrage, en tout cas, il est évident que Nicolas  aurait pu proposer ce duo à plein d'autres artistes que moi.

C'est vraiment assez étonnant qu'il ait pensé à moi, visiblement il dit m'apprécier beaucoup en tant que comédienne.

Je prends donc ses compliments sans forcément en chercher plus que cela, cela me suffit largement pour mon flatter mon égo ( rires)!!

 

Vous parlez de votre formation qui n'est certes pas musicale mais assurément  théâtrale à la base; alors que le cinéma et la TV sont arrivés après..

Est-ce que vous avez du vous acclimatez avec la caméra lors de vos premiers rôles au cinéma ?

 

Ophélia Kolb :(rires) ah ah oui, je m'en rappelle très bien de ces débuts sur grand écran, c'était pas forcément une expérience des plus aisés pour moi qui était à l'époque très formatée théâtre...

Ma  première expérience au cinéma,  c'était pour un tout petit rôle dans le film d’Anne Le Ny, "Ceux qui restent"  en 2007.

J'avais qu'une prise à faire mais Anne, très vite,  m’a demandé de moins jouer. “ On n’est pas au théâtre !” m'a t-elle dit avec sa douceur mais aussi toute la fermeté qui la caractérise (sourires) .

J’ai donc appris le jeu face caméra sur le tas et supprimer quelques automatismes. que j'avais du avoir auprès des metteurs en scène de théâtre.

 

Et au cinéma, vous avez quand même joué un rôle magnifique dans un de mes films de chevet, je pense évidemment au Amanda de Michael Hers, dans lequel vous jouez un personnage qui disparait assez vite de l'écran mais dont la présence reste très importante notamment parce que les vivants qui restent y pensent très fort..

 

Ophélia Kolb  : "Amanda,"  c'est votre film de chevet?

C'est marrant cela, je ne connaissais pas vraiment l'expression, normalement on dit livre de chevet, non? (rires) 

En tout cas je suis très heureux d'avoir tourné dans "Amanda". 

Mikhaël Hers  est un réalisateur dont j'adore énormément tous les films, et tout l'univers c'est un vrai génie à mes yeux,  et je pèse mes mots..

C'est assez amusant  ce que vous me dites, car il y a un autre film dans lequel je joue, Le Torrent de Anne Le Ny,  dans lequel  mon personnage disparait également vite du scénario, et reste quand même au centre d'un des enjeux du film.

A croire que même si au cinéma, je suis souvent dans des rôles secondaires, je marque les récits dans lequel je joue, c'est pas mal non? (rires)..

Jusqu'à présent,  justement vous avez peu joué de premier rôle au cinéma, mais cela devrait changer avec  Les Courageux de Jasmin Gordon qui a connu un beau succès dans les festivals où il a été présenté ..au fait, il sort quand ce film en France?

 

Ophélia Kolb  : Bonne question.. on peut passer à la suivante? (rires).. Non, franchement, je n'en sais rien.

Ce long métrage suisse n'a à ce jour aucun de distributeur français et cela me désolé sincèrement car j'adore ce film que j'aimerais soutenir complétement.

Il a été présenté au festival international du film de Toronto 2024 ce qui n'est pas rien, il a connu un très bel accueil là bas, il est sorti dans plusieurs pays limitrophes mais pour l'instant rien pour la France.

Je joue une mère seule qui  tente d’élever vaille que vaille mes trois enfants et qui essaie de trouver la force d’avancer malgré toutes les difficultés de la vie.

C'est un film digne et qui donne foi à la vie et aux gens de la marge, j'aimerais énormément que les spectateurs en France puisse le voir, j'espère vraiment que cela sera le cas en 2025...

Vous avez connu une enfance pas banale, notamment dans les coulisses du théâtre national de Chaillot, où vos deux parents ont travaillé..Ce qui est amusant dans votre parcours c'est que vous avez conservé cet regard d'enfant sur ce monde du théâtre que vous semblez adorer toujours autant, non?

 

Ophélia Kolb :   Ah oui,  vous avez pleinement raison, mon enthousiasme est toujours resté  intact.

Le théâtre et notamment celui de Chaillot, j'y ai en effet  passé mon enfance. Après l'école, je prenais le bus et j'allais les rejoindre en répétitions.

Le week-end, je les suivais aussi, et je m'endormais dans les coulisses...

J'adorais ce milieu et  je crois que si je fais ce métier, c'est justement pour continuer cette vie-là...

J'ai tendance à dire que je ne me sens véritablement chez moi, dans ma maison, que lorsque je joue !

 

C'est pour cela qu'on a un peu l'impression que vous multipliez les expériences radicalement différentes sans que cela ne semble suivre un plan de carrière prédéfini, ce qui vous anime, c'est votre avidité à jouer, n'est ce pas?

 

Ophélia Kolb  : C'est exactement cela : je n’ai pas un objectif de carrière particulier

Je joue, ça m’éclate, et je continue tant qu’on me le permet, tant que c’est possible ! Je suis assez boulimique de travail donc quand je ne travaille pas, c’est terrible

Quand je ne joue pas, ce n'est pas que je déprime, mais j'ai le temps de réfléchir sur la vie et sur l'actualité. Et cela m'affecte parfois un peu trop (rires) .

J'ai vraiment un plaisir manifeste à jouer la comédie que j'ai en effet cultivé  toute petite, grâce à mes parents.

J'ai envie de jouer tous les rôles possibles, montrer différentes facettes de ma personnalité.

Concernant cette diversité de palettes, on a l'impression que la télé vous propose des rôles empreints d'une légèreté que le théatre ou le cinéma ne vous apporte pas forcément non?

Ophélia Kolb  : Oui sans doute, c'est sur que me glisser dans le corset d'Ysabeau d'Arc, l'épouse du cousin de Jeanne, dans La Petite Histoire de France (diffusé sur W9 ) ou ce que je fais dans la série "Dix pour cent" est plus léger que si je joue Lettres à une inconnue ou la trilogie New Yorkaise (rires)  ...

Il est évident que, depuis que j'ai commencé le métier, on m'a donné beaucoup de rôles de femmes qui pleurent.

On me voit souvent comme une fille qui a des fragilités, et qui n'a pas de mal à les montrer.

A cet égard, mes rôles pour la télévision,  notamment quand j'incarne l'inspectrice des impôts dans la série Dix pour cent. ou bien sur  la Lola de Panda permet au spectateur de me voir dans des rôles qui sont un peu à l'opposé de cette grande vulnérabilité.

C'est important pour moi de casser le premier degrés, le coté assez sombre que je pouvais dégager dans mes premiers rôles et je suis ravi que les séries TV m'aient apporté cela..

 

Justement,  en parlant de la Lola de la série  'Panda' que avez  récemment retrouvé pour le tournage d'une saison 2 qui sera diffusée des le 9 janvier prochain sur TF1, pourriez vous la présenter en quelques mots?

 

Ophélia Kolb : Lola est une capitaine de police très engagée, mais qui est aussi au bout du rouleau, hyper tendue.

On peut dire qu’elle est épuisée, et, par hasard ou plutôt grâce au scénario, elle va se retrouver avec un nouvel équipier, un certain Panda, joué par Julien Doré.

C’est un ancien flic qu’elle trouve très doué, même s’il l’exaspère, qui va reprendre du service. Lola  veut travailler pour oublier sa dernière histoire d’amour.

Son implication dans les enquêtes  prend le dessus sur tout, même dans sa relation aux autres. Elle envoie balader les gens. Elle n’est pas dans l’empathie. Elle fonce. Elle a zéro psychologie.

Elle est comme un bulldozer qui avance, qui avance et qui écarte tous les problèmes. Lola, elle est entière, abrupte. Du genre à balancer : « Je dis ce que je pense et si on ne m’aime pas, eh bien tant pis !

Enfin, ca c'était plutôt la Lola de la saison 1 car dans la saison 2 même si je ne vais pas trop spoiler, elle est quand même bien plus sereine et apaisée mais je vous laisse le découvrir par vous même ( sourires)...

Justement, l'avantage d'une série  par rapport à un film surtout un second rôle, c'est de voir évoluer votre personnage d'une saison à une autre, non?..

 

Ophélia Kolb : Ah oui tout à fait, il y a eu un vrai plaisir à jouer cette saison 2 de Panda et de reprendre mon duo avec Julien Doré, en faisant évoluer les caractères d'une saison à une autre..

Et ce qui est fou, c'est qu' entre nous, la complicité a été immédiate.

Sur le tournage, on était à l'écoute l'un de l'autre, à l'unisson.

Il y a quelque chose en nous qui se reconnaît et dans la saison 2 cela a été encore plus fort que pour la saison 1.

C'est tout juste si on avait besoin de se parler pour se comprendre tant la complicité était grande entre nous...  Rien que pour cela, je suis ravie d'avoir accepté l'aventure Panda
 

 

 

Et puis grâce à la médiatisation de cette série, qui passe quand même sur la première chaine,  on doit plus vous reconnaitre dans la rue.. même si ca devait déjà être le cas avec dix pour cent non?

 

Ophélia Kolb : Alors là,  désolé, mais je vais clairement vous détromper !

De très loin, quand on 'm'interpelle dans la rue ou bien si j'en crois le nombre de messages le plus importants que je reçois, c'est de loin pour La Petite Histoire de France.que je suis le plus reconnue.

C'est fou comme ce programme a son lot de fans, je m'en rends compte quasiment au quotidien !

Je ne pourrais trop expliquer cela mais c'est un fait clairement établi. (rires)...

 

Merci à  l'agence French Lights pour la réalisation de cet entretien