[CRITIQUE] Deux soeurs: Mike Leigh aux basques d'une héroïne (trop) peu aimable
/image%2F1371318%2F20250330%2Fob_ec283b_photo-4-untitled-23-channel-four-telev.jpg)
Pansy Deacon mène son ménage d’une main de fer. Rongée par une colère intérieure et des angoisses irrationnelles, souffrant de migraines et de douleur chroniques, la quinquagénaire irascible est un véritable tyran avec son mari Curtley complètement passif, et leur fils Moses, jeune homme déprimé et en surpoids qui, à 22 ans, n’a pas encore quitté le nid familial.
Elle n’est guère plus tendre avec sa sœur Chantelle coiffeuse souriante, qui élève seule ses deux grandes filles…
Après deux films historiques (Peterloo et M. Turner), Mike Leigh revient avec Deux sœurs à ses premières amours: la chronique de moeurs et encore plus l’étude de caractère.
Comme dans Naked, Leigh nous colle sur les traces d'un personnage exécrable, qu’on ne peut que détester.
/image%2F1371318%2F20250330%2Fob_d0a9a9_photo-1-untitled-23-channel-four-telev.jpg)
Le cinéaste ne fait montre d'absolument aucune empathie envers cette femme insupportable, non seulement avec son entourage, mais avec tout le monde : docteur, dentiste, vendeuse et on ne comprendra jamais vraiment- même si le cinéaste nous donne quelques clés ce qui la ronge de l'intérieur.
Les réactions devant ce personnage mauvais comme le diable pourra ainsi en rebuter plus d’un. Ou provoquer un rire jaune et crispé, c’est selon ( son humeur) .
Évidemment Marianne Jean-Baptiste, 28 ans après Secrets et mensonges incarne avec aplomb, humour et fragilité cette anti héroïne.
/image%2F1371318%2F20250330%2Fob_8b48c8_photo-3-untitled-23-channel-four-telev.jpg)
/image%2F1371318%2F20250330%2Fob_e92987_photo-5-untitled-23-channel-four-telev.jpg)
Le cinéaste britannique ne cherche pas à séduire, à caresser le spectateur dans le sens du poil, et sait capter au plus près le sel de la détresse humaine, ce qui est plutôt à mettre à son crédit, même si on aurait préféré ressentir un peu plus de compassion et d'émotion pour ce personnage que l'on n'est pas mécontent de quitter après une heure trente d'un film aussi implacable qu'éprouvant.
Un film de Mike Leigh