Hallucinations collectives 2025 : The surfer - la descente aux enfers australienne de Nicolas Cage
Nous avons entrepris de faire un film qui ressemble à un rêve étrange, qui
explore le matérialisme, l’identité et l’appartenance, les souvenirs refoulés,
la masculinité et la renaissance. Le tournage s’est entièrement déroulé sur
une plage isolée et un parking de Yallingup, en Australie occidentale, ce qui
a été une expérience à la fois déroutante et formidable.
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Dans les films les plus attendus du dernier festival des Hallucinations collectives, The surfer se posait là.
Le réalisateur irlandais Lorcan Finnegan qui nous avait déjà offert un étonnant Vivarium sorti en pleine crise COVID livre ici une véritable descente aux enfers sous l'implacable soleil australien alors qu'un père surfeur refuse de quitter le parking de la plage et s'obstine à errer sur le bitume pour récupérer sa planche dérobée par les surfeurs ou attendre un hypothétique coup de fil garantissant un prêt immobilier.
Un véritable cauchemar éveillé, halluciné et hallucinant, dans lequel Nicolas Cage pousse le curseur au maximum de sa folie habituelle.
Lorcan Finnegan prend un malin plaisir à mettre en scène façon série B soigné le calvaire, puis la revanche, d’un père victime de locaux bas du front sous le soleil d’Australie.
La peinture des surfeurs en mâles alpha à la fois tyranniques et vaguement hippies, sous l’influence d’un gourou en peignoir sans manches, par ailleurs bon père de famille, serait-il le signe que le patriarcat, aux antipodes comme ailleurs, n’a pas fini de faire des ravages ?
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Commence alors une longue descente aux enfers à la façon Délivrance ou des chiens de paille sous la bannière du tribalisme, de l’humiliation et de la masculinité toxique.
Victime expiatoire de cette spirale infernale qui voit notre protagoniste n’avoir aucune échappatoire possible. notre Nicolas Cage préféré finira par se rebeller dans un dénouement surprenant et plutôt cathartique pour le spectateur.
Jamais au grand jamais le surfeur du titre ne lâchera sa fierté mal-aimable.
Pour illustrer la folie de son anti-héros, Lorcan Finnegan se livre à de nombreuses expérimentations formelles, que ce soit sur la colorimétrie, le montage, les effets de caméra ou le travail sur les images qui semblent se gondoler sous l'effet de la folie et de la chaleur.
Le cinéaste parvient d'ailleurs, et c'est l'un des points forts du long métrage, à rendre palpable la température ambiante. Finnegan nous ferait presque transpirer dans sa représentation de l’été où l’éclairage fait presque mal aux yeux : pas de doute, nous sommes bien sur une plage australienne.
Le réalisateur réussit à illuminer l’espace arrive à conférer des airs de cauchemar à l’ensemble
The surfer présenté en compétition aux Hallucinations collectives
Note : 4/5
Pas de date de sortie annoncé par le distributeur The Jokers