[CRITIQUE] L"effacement; Karim Moussaoui
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Réda vit chez ses parents dans un quartier bourgeois d'Alger. Il occupe un poste dans la plus grande entreprise d’hydrocarbures du pays dirigée par son père, un homme froid et autoritaire.
Mais sous ce vernis de réussite apparent, Réda dissimule un mal-être profond : il vit dans l’ombre de son père et ne sait pas lui dire non.
Son frère Fayçal mène au contraire une rébellion ouverte contre Youcef, et finit par quitter définitivement le domicile familial, laissant Réda face à sa solitude et sa frustration.
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Un jour, le père meurt et c'est alors qu'un événement inattendu se produit : Reda s’efface -au sens propre. Son reflet disparaît des miroirs. Cette disparition mystérieuse, subtilement filmée, introduit une dimension fantastique. Le jeune homme en vient à recouvrir chaque miroir, chaque surface réfléchissante.
Sept ans après son superbe premier long-métrage, “En attendant les hirondelles”, le réalisateur algérien Karim Moussaoui revient avec “L’Effacement“, tiré du roman de Samir Toumi. Un film plus opaque, moins facilement cernable mais profond et intéressant
Pour se laisser happer L’effacement, il faut accepter le rythme à la fois lent et oppressant du récit, et ne pas chercher à trouver des explications systématiquement rationnelles au comportement souvent opaque et insaisissable du protagoniste principal.
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Karim Moussaoui met en lumière la violence des rapports de classe d’une Algérie fracturée, explorant les hiérarchies familiales et autres carcans familiaux.
A travers le portrait de Reda, le film interroge la domination et les rapports de force qui enferment la nouvelle génération dans un dilemme profond : se soumettre ou partir
Plus qu’un portrait psychologique sur un homme qui ne trouve pas sa place , L’Effacement est une critique cinglante d’un système patriarcal.
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Un film noir, avec une tentation fantastique finalement assez peu exploitée, et dans laquelle la psychologie du personnage principal est assez difficile à décrypter, avec certains personnages du film qui sortent aussi vite qu'ils n'étaient entrés conférant à l'ensemble un sentiment certain de frustration pour le spectateur.
Un peu comme le titre, le style du film subit lui aussi un effacement assez manifeste qui pourra déconcerter.
Dans le cadre du Festival Cinémas du Sud, Karim Moussaoui sera présent à l’Institut Lumière ce jeudi 24 avril pour échanger avec les spectateurs autour de son film.
Avant-première
dans le cadre du Festival Cinémas du Sud
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L’EFFACEMENT
un film de Karim Moussaoui
en présence du réalisateur
Jeudi 24 avril 2025 à 21h
L’EFFACEMENT
un film de Karim Moussaoui
avec Sammy Lechea, Zar Amir
(durée : 1h33, sortie le 7 mai 2025)