La chair des autres: Claire Berest essaie de comprendre le tragédie de Mazan
« Une chose est claire : j’ai beau entreprendre de comprendre les criminels, être soumis à la vision de ces viols fait perdre, un temps, toute capacité de compréhension, écrit-elle. Voir le crime brise les défenses. On a envie de dire : « Un point c’est tout. » »
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Est ce parce qu’elle a toujours aimé les faits divers, nourri très jeune aux romans policiers puis aux récits sur la Shoah (J’ai donc cohabité presque depuis toujours avec l’idée du mal, écrit-t-elle p 31) que Claire Berest a été choisie pour couvrir l’affaire Pélicot pour Paris-Match puis qu’elle a écrit La chair des hommes ?
Convoquant à la fois le peintre Bosch, la philosophe Simone Weil ou l’intellectuelle Hanna Arendt entre autres, elle ne cesse d’interroger dans cet essai la notion de mal et explique comment ce fait divers est devenu fait de société.
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"Le viol est le seul crime dont l’auteur se sent innocent et la victime coupable "(Antoine Garrapon, magistrat).
Si la figure de l’accusé est toujours décevante au final (même constat que lors du procès des attentats du Bataclan, lorsque les accusés ont pris la parole dans le livre d’Emmanuel Carrère, V13), Claire Berest souligne combien Gisèle Pélicot, en levant le huit clos, et par son attitude lors du procès, s’est redressée « En se relevant, elle nous a relevés à notre tour, elle nous a nourris. «
Ecriture précise, posée, sensible pour une affaire criminellequi reste totalement sidérante, de n'importe quel angle elle peut être traitée.
La Chair des autres
Claire Berest
Albin Michel
30 avril 202