Depuis Hibernatus et "Les Visiteurs",  en passant par Noémie Redouble,  les comédies françaises tentent de temps en temps le concept du décalage spatio temporel, en considérant que les décalages engendrées par les différences d'époques sauront entrainer des passages comiques efficaces.

Un retour vers le futur franchouillard et plus intime, souvent même potache. 

La dernière bonne surprise en la matière date sans doute d'il y a quelques années avec le Bis le meilleur film de Dominique Farrugia réalisateur, aussi drole qu'émouvant

Avec “C’était mieux demain ” son premier long métrage, la réalisatrice Vinciane Millereau réutilise ce procédé avec une famille bien typique des années 50  qui  se trouve transportée, à travers une faille temporelle, en 2025. 

Le voyage temporel et  la comédie s'entremêle cette fois ci au sein d'une réflexion  plutôt actuelle et bienvenue sur la place de la femme dans la société.

Comme on est dans une comédie populaire qui veut viser large, on évitera pas les  clichés parfois trop appuyés. et le manque de finesse de certaines situations pour bien marquer le vrai décalage entre deux époques radicalement différentes, mais on ne boudera pas son plaisir : certaines séquences sont vraiment réjouissantes, la morale féministe même un peu lourde, est louable à souhait et les comédiens s'en donnent à cœur joie, le couple Didier Bourdon ( dont le nom sur l'affiche des comédies actuelles fait parfois peur)  Elsa Zyberstein qui pouvait faire peur sur le papier, fonctionnant à plein régimes.

"C’était mieux demain" souligne avec légèreté et justesse que les changements ne se font pas du jour au lendemain.

Et la fin, plutôt jolie,  malgré une heureuse coïncidence, achève de rendre l'ensemble estimable, et en tout cas dans le haut du panier de la production lambda des comédies françaises qui sortent fréquemment à l'affiche.