Nicolas Rey, clone de Beigbeder?
Après une chronique sur Nicolas Fargues, voilà que je m'attaque aujourd'hui à un autre écrivain français prénommé Nicolas, et qui peut présenter quelques caractéristiques communes : un peu poseur, un peu dandy, un peu donneur de leçons aussi parfois...
Mais en fait, plus qu'à Fargues, c'est à Frédéric Beigbeder que Nicolas Rey, puisque c'est de lui qu'il s'agit fait irrémédiablement penser (même si sur la photo, il ya comme un faux air de Bashung). Si je voulais être méchant (si si ca peut m'arriver), je dirais que Nicolas Rey est un peu un sous-Beigbeder, il fait tout pareil que son modèle, mais en toujours un peu moins bien.
En effet, comme lui, il a été intronisé à la fin des années 1990, et ce, dès son premier roman Treize Minutes, comme un des auteurs phares de la nouvelle génération, comme lui, il a usé et abusé d'excès en tous genres ( drogues, alcool, filles...), comme lui, il incarne les dandys parisiens germanoprontins, et enfin, également comme Frédéric B, il a taté de la télévision notamment dans l'émission de Pascale Clark où il tenait une chronique que je trouvais plutôt ratée).
Mais là où Beigebder a toujours connu un certain succès dans ses aventures (quoique une émission de Beigbeder diffusé sur canal,un certain Hypershow connut un bide rententissant), Nicolas Rey brille surtout du coté du café de Flore, mais n'a jamais vu sa renommée dépasser le périphérique.
"Je m’appelle Nicolas Rey. J’ai connu un léger passage à vide entre 11 et 35 ans. Je suis en train d’écrire un nouveau livre parce que - niveau fin de mois - j’ai la corde au cou. Juridiquement, il m’est impossible d’en dire davantage. »
Si on prend en exemple ces quelques phrases tirées de son dernier roman, Un léger passage à vide, je trouve qu'elles résument assez bien le personnage : un mélange d'autodérision et en même temps un vrai complexe de supériorité affirmé, du genre de type à qui on la fait pas, et qui se situe quand même à mille coudées du commun des mortels. D'ailleurs, Un léger passage à vide n'est pas un vrai roman dans le sens traditionnel du terme, c'est un récit dont les écrivains français semblent s'être fait une spécialité de Beigbeder, évidemment, en passant par Christine Angot, qui mélange le réel et la fiction, et le but étant d'essayer, pour ceux que ca interesse de démeler le vrai du faux.
Alors, à Rey comme aux autres, on peut quand même leur reconnaitre un certain courage,car lorsqu'on crée une oeuvre où on est le personnage principal, voire carrément l'unique personnage, prête forcément le flanc à la critique qui ne pourra que le taxer d'insupportablement égocentrique.
Les autres, au contraire, souvent des amis proches de lui qui ont tribune libre dans les médias, pourront au contraire crier au génie méconnu. Pour ma part, si je reconnais que quelques une de ses chroniques (car on est plutôt dans une suite de chroniques sans réelle suite chronologique ni souci narratif) sont plutôt brillantes et pleines d'esprit, l'ensemble reste quand même assez vain et irritant.
Mais je ne sais pas pourquoi, je parierai que Monsieur Rey, comme Beigbeder d'ailleurs, préfère largement irriter que laisser indifférent. Vu sous cet angle, le pari est donc réussi :o)